Home ActualitéTurquie: La division de l’opposition renforce le parti AKP aux locales

Turquie: La division de l’opposition renforce le parti AKP aux locales

by Sara

L’échiquier politique en Turquie connaît un nouveau rebondissement au seuil des élections locales prochaines, avec l’annonce du parti "Iyi" (Bon Parti) de sa décision de concourir seul, sans s'allier au parti de l'opposition principale, le CHP (Parti républicain du peuple). Ce choix stratégique, radicalement différent de la coalition de 2019 qui avait permis des victoires marquantes, notamment à Istanbul et Ankara, suscite des interrogations quant à l'impact sur l’équilibre des forces politiques et le renforcement potentiel du parti au pouvoir, l’AKP.

Stratégie politique du Bon Parti

Le Bon Parti, suite à une réunion de son comité exécutif central sur la question de la coopération avec le CHP, a tranché contre la formation d’une alliance comme cela avait été le cas lors des précédentes élections législatives et municipales. Cette décision s'inscrit dans le contexte d’une mésentente post-élections présidentielles, où le Bon Parti avait subi un échec malgré son coalitionnisme. La volonté manifeste du parti est de se distinguer et de renforcer son identité politique indépendante, estimant que les alliances précédentes ont dilué son image et restreint l’expression de ses propres politiques.

Changement à la tête du CHP et réactions

Une tournure inattendue s’est présentée avec l’élection d’Özgür Özel, représentant du courant rénovateur au sein du CHP, succédant à Kemal Kılıçdaroğlu. Özel, connu pour ses liens étroits avec le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu et respecté par Meral Akşener, dirigeante du Bon Parti, a tenté de raviver l’espoir d’une alliance. Cependant, la dirigeante du Bon Parti a laissé la décision finale à son comité exécutif, qui a clairement préféré l’indépendance, avec un vote sans appel favorisant la disassociation du CHP.

Implications et perspectives

En se présentant seul aux élections locales dans les 81 provinces de Turquie, le Bon Parti accepte un rôle de défi qui est moins axé sur la conquête immédiate du pouvoir municipal que sur la consolidation de la présence de son parti en vue des prochaines élections présidentielles et législatives. Ce choix stratégique pourrait cependant influer de manière déterminante sur les prochaines échéances municipales, réduisant peut-être les chances de l'opposition face à un AKP déjà renforcé par des victoires antérieures.

Le paysage politique turc est donc à un moment charnière. L'avenir de l'opposition, la réelle capacité du Bon Parti à forger son identité politique indépendante et l'impact de cette décision sur la dynamique de pouvoir actuelle restent autant de questions ouvertes qui définiront les contours de la Turquie de demain.

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