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Le nom du quartier de « La Négresse » à Biarritz maintenu malgré la contestation
Dans une décision récente émanant du tribunal administratif de Pau, il a été jugé que le secteur connu sous le nom de « La Négresse » à Biarritz ne subira pas de changement d’appellation. La plainte déposée par l’association Mémoires et Partages, qui plaidait pour la modification de cette dénomination jugée « raciste et sexiste » a été rejetée.
Selon le tribunal, malgré l’évolution du mot « négresse » vers des connotations négatives, la dénomination du quartier et de la rue en question n’est pas considérée comme une violation du principe fondamental de respect de la dignité humaine.
Une décision controversée
William Bourdon, avocat représentant l’association Mémoires et Partages, a exprimé son indignation face à cette conclusion, la qualifiant de surprenante et affirmant que le terme incriminé est incontestablement raciste. Soulignant l’insuffisance de la décision du tribunal, il a annoncé son intention de faire appel devant le Conseil d’État.
L’association basée à Bordeaux avait, en effet, sollicité Maider Arosteguy, la maire de Biarritz, afin qu’elle propose au conseil municipal de revenir sur deux résolutions antérieures : celle qui a donné son nom au quartier proche de la gare en 1861 et une autre instaurant la « rue de la Négresse » en 1986.
Le tribunal administratif a cependant estimé que la décision de la maire de ne pas accéder à cette demande ne constituait pas une erreur juridique. En se fondant sur l’origine du nom du quartier, attribué à une femme surnommée « La Négresse » par des soldats de l’époque napoléonienne, cela a été perçu comme un hommage rendu à cette personne et à l’histoire locale, plutôt qu’une intention de dégrader ou humilier.
De surcroît, il a été constaté que le nom controversé du quartier n’avait pas suscité de trouble majeur parmi les résidents de la commune de Biarritz.
Un développement qui suscite des réactions diverses
Ce jugement intervient dans un contexte où de nombreuses villes font face à des remises en question de la part de citoyens et d’organisations préoccupés par le respect des principes d’égalité et de dignité pour tous, sur fond de débats sur le racisme et le patrimoine historique.
L’affaire du quartier « La Négresse » représente un cas parmi d’autres soulignant la complexité et la sensibilité liées aux noms de lieux et leur signification dans la société contemporaine. Tandis que le tribunal a privilégié la dimension historique et mémorielle, l’association Mémoires et Partages, elle, mobilise pour une reconnaissance plus approfondie de l’impact des termes utilisés et de la nécessité de respecter la dignité humaine dans toutes ses facettes. La suite de cette affaire sera suivie de près à mesure que le recours devant le Conseil d’État se précisera.