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Dirigeants de mosquée face à des risques pour prêts douteux

by Lina

Dirigeants de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq Risquent la Prison pour des Prêts Contestés

Le parquet de Lille a demandé des peines de prison ferme jeudi à l’encontre de quatre dirigeants de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq, située près de Lille dans le Nord. Ces dirigeants sont sous le feu des projecteurs pour des investissements locatifs interdits destinés à financer leur lieu de culte, ainsi que pour un prêt de 200 000 euros accordé au lycée musulman Averroès. La décision finale sera rendue le 15 mars.

Les cinq quinquagénaires grisonnants qui comparaissent sont des figures de longue date au sein du Centre islamique de Villeneuve-d’Ascq (CIV). Certains d’entre eux sont d’anciens salariés ou parents d’élèves du lycée Averroès.

Des Investissements Contestés

L’affaire a débuté en 2022 lorsque la préfecture du Nord a été alertée sur le manque de transparence dans les bilans du CIV. Cette alerte a conduit à une inspection approfondie des comptes de l’association par les autorités préfectorales. Parallèlement, dans un rapport de 2023 sur Averroès, le préfet du Nord a soulevé des soupçons quant à des prêts douteux du CIV à l’établissement scolaire, potentiellement utilisés comme écran pour des financements étrangers au lycée.

Au tribunal, le trésorier de la mosquée, Abdellah Ouafi, a indiqué que Averroès avait remboursé certains prêts et que des démarches étaient en cours pour récupérer les 200 000 euros restants. Il a souligné que des membres de l’association étaient informés de ces prêts et que les fidèles les soutenaient massivement.

De plus, le CIV avait acquis deux maisons via une SCI pour les aménager en logements étudiants loués, afin de garantir une certaine indépendance financière. Cependant, le parquet a souligné qu’il était illégal pour une association d’investir dans des biens locatifs. La procureure a insisté sur le fait que le but du CIV était de fournir un lieu de culte et des services aux fidèles, et non de financer un lycée ou des logements étudiants.

Appel à une Gestion Plus Transparente

Déplorant une gestion jugée insuffisante et critiquant l’inamovibilité des dirigeants de la mosquée, la procureure a plaidé en faveur d’une plus grande transparence dans la gouvernance de cet important lieu de culte, actuellement sous administration judiciaire temporaire. Elle a également souligné que le parquet n’était pas un outil de la préfecture et qu’il ne s’agissait pas de mettre sur le banc des accusés le lycée Averroès. Elle regrette que cette affaire soit traitée sur un plan politique.

Les prévenus sont jugés pour abus de confiance et blanchiment, trois d’entre eux étant également accusés de tentative d’escroquerie. Le parquet a requis des peines de six à dix mois de prison ferme avec 12 à 14 mois de sursis, sauf pour un des prévenus pour lequel du sursis simple a été demandé. La procureure a néanmoins suggéré un aménagement de peine pour permettre aux accusés de purger leur peine à domicile si nécessaire.

Un avocat de la défense, Me Jérôme Pianezza, a exprimé sa désapprobation envers la justice, soulignant que la République aurait commis une erreur en s’attaquant à cette affaire, risquant ainsi de perturber l’organisation de la pratique religieuse.

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