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Fatih Birol à Al Jazeera Net : L’énergie nucléaire, une alternative aux combustibles fossiles
Paris – Dans un contexte de fluctuations constantes dans le domaine de l’énergie à travers le monde, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, a souligné l’importance du recours à l’énergie nucléaire comme alternative aux combustibles fossiles, indiquant qu’il s’agit d’une étape cruciale dont les pays arabes devraient tirer parti.
Interviewé exclusivement par Al Jazeera Net depuis le siège de l’agence à Paris, Birol estime que les pays en développement et les plus pauvres seront les premiers touchés par les perturbations actuelles dans la Mer Rouge, n’excluant pas la possibilité d’une hausse des prix en raison des longs trajets empruntés par les pétroliers.
L’expert économique et énergétique turc occupe le poste de directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie depuis septembre 2015. Sous sa direction, l’agence est devenue un leader mondial dans les efforts pour atteindre les objectifs climatiques internationaux, protéger la sécurité énergétique et gérer les impacts sociaux et économiques des transitions vers une énergie propre.
Le futur de l’industrie du gaz naturel dans le monde et au Moyen-Orient
Le gaz naturel est aujourd’hui un élément essentiel du système énergétique, en particulier pour la production d’électricité et son utilisation dans l’industrie, contribuant à réduire les émissions liées au changement climatique. Cependant, avec une teneur en carbone plus faible, sa demande devrait diminuer à l’avenir, ce qui implique une transition progressive pour les économies qui en dépendent, telles que les pays du Golfe.
Les perspectives de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques dans la région arabe
Le monde accueille aujourd’hui favorablement l’énergie nucléaire, avec des pays comme le Japon, la Corée du Sud, la Chine, l’Europe, les États-Unis et même des pays africains qui sont en tête dans ce domaine. La production électrique des centrales nucléaires est facile, ne dépendant pas des conditions naturelles telles que l’énergie solaire ou éolienne.
Alors que les pays du Moyen-Orient auront besoin de plus en plus d’électricité dans les années à venir, il serait judicieux de sérieusement envisager l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
L’impact des tensions actuelles dans la Mer Rouge sur les approvisionnements mondiaux en pétrole et en énergie
Les événements en cours dans le détroit de Bab el-Mandeb donnant sur la Mer Rouge auront un certain impact sur les marchés pétroliers, étant donné que de nombreuses cargaisons de pétrole en provenance du Moyen-Orient vers les marchés mondiaux passent par cette voie maritime.
Pour éviter toute attaque contre les navires, certains sont contraints d’emprunter des voies beaucoup plus longues pour atteindre les marchés. Cependant, je pense que l’impact sur les prix restera limité, car il n’y a pas d’impact direct sur la production de pétrole.
Cela signifie que nous ne devrions pas connaître de fortes augmentations des prix tant qu’aucun pays ou plusieurs pays producteurs principaux de la région ne sont directement impliqués dans le conflit.
La vision de l’Agence internationale de l’énergie pour l’avenir des énergies fossiles
Initialement, l’énergie donne vie à l’économie et rien ne peut fonctionner sans elle. Près de 80 % de notre énergie dans le monde dépend actuellement des combustibles fossiles, y compris le pétrole, le gaz naturel et le charbon.
C’est positif, mais ces éléments sont les principaux responsables du changement climatique en raison des importantes émissions de dioxyde de carbone. Ainsi, pour préserver un monde exempt d’impacts climatiques tels que la sécheresse, les inondations et les incendies de forêt, nous devons réduire notre dépendance aux énergies fossiles, en particulier au charbon.
Nous prévoyons que l’utilisation du charbon et du pétrole atteindra son apogée avant de commencer à décliner en raison de l’émergence de nouvelles technologies, comme c’est le cas aujourd’hui en Chine, leader dans le domaine des énergies propres.
Pour les pays dont les économies reposent sur le pétrole et le gaz, en particulier les pays du Moyen-Orient, il serait préférable qu’ils diversifient leurs revenus pour ne pas être surpris plus tard par la baisse des prix des sources d’énergie qu’ils possèdent.