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Ngugi wa Thiong’o héros révolutionnaire et écrivain, mais aussi abusif

by Sara

Ngugi wa Thiong’o : entre figure révolutionnaire et écrivain, mais aussi accusé d’abus

Le 12 mars, Mukoma wa Ngugi, poète et auteur américano-kenyan, fils de Ngugi wa Thiong’o, écrivain renommé considéré comme un géant de la littérature africaine, a déclaré sur X, anciennement Twitter, que son père était un mari abusif.

« Mon père Ngugi wa Thiong’o a physiquement maltraité ma défunte mère. Il la battait. Certains de mes souvenirs les plus anciens sont de la visiter chez ma grand-mère où elle cherchait refuge. »

La révélation de Mukoma et les répercussions sociaux

Le tweet de Mukoma est devenu viral et a suscité des centaines de réponses, exposant l’ombre persistante que le patriarcat continue de projeter sur de nombreuses sociétés africaines.

  • Certains commentateurs ont remercié Mukoma d’avoir partagé son histoire sur un homme qui est non seulement son père, mais aussi une icône culturelle africaine.
  • D’autres, cependant, ont été moins aimables et semblaient profondément offensés par sa franchise. Ils l’ont accusé d’embarrasser son père et de chercher la validation des Occidentaux.
  • La déclaration de Mukoma, ont affirmé certains, est une « conséquence de l’éducation occidentale ». Il est, ont-ils suggéré, « non-africain » de dénoncer son père, encore moins devant des milliers, voire des millions d’inconnus.

Dix jours après sa déclaration initiale, le 23 mars, Mukoma a répondu aux critiques qu’il avait reçues pour avoir pris la défense de sa mère.

« Nous ne pouvons pas utiliser la culture africaine pour dissimuler des atrocités », a-t-il écrit sur X. « Mon père a battu ma mère. En quoi cela est-il africain ? »

Dans un autre message, il a décrit la culture de la violence contre les femmes qui sous-tend la société kényane comme un « cancer patriarcal ».

Le bilan paradoxal de Ngugi wa Thiong’o

Ngugi est un génie littéraire, un conteur par excellence et un révolutionnaire respecté.

  • Avant l’avènement d’Internet, des plateformes de vidéo à la demande, de la télévision, voire de la radio dans la plupart des foyers, deux géants africains dominaient la littérature africaine : Chinua Achebe, l’auteur nigérian, et bien sûr, Ngugi.
  • Depuis les années 1960, Achebe et Ngugi ont articulé l’identité africaine et la conscience dans le contexte de la lutte anticoloniale.
  • Ils se sont engagés en faveur des droits de l’homme des Africains par leurs écrits.

Conclusion et appel à la réflexion

Il est temps d’évaluer comment certaines traditions représentent une menace pour le bien-être des femmes et même pour leur vie.

Notre compréhension des comportements qui définissent un homme africain doit changer.

Pendant trop longtemps, la violence et l’intolérance envers l’émancipation féminine ont été utilisées comme des marqueurs de fierté et d’autorité masculine en Afrique.

Il est temps de dire stop.

Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.

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