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Le critique Rami Abou Chahab et la complicité occidentale dans la Shoah
Les domaines intellectuels et créatifs de Rami Abou Chahab sont divers, mais sa spécialité en théorie critique et en discours postcolonial est ce pour quoi il est principalement reconnu, en plus d’être un poète ayant publié jusqu’à présent deux recueils de poésie.
Le critique et universitaire Rami Abou Chahab compte à son actif de nombreuses études critiques, dont « Le discours postcolonial dans la critique arabe moderne », lauréate du Prix Cheikh Zayed en 2014. Il est également l’auteur de « Le dernier passage : récit de la diaspora palestinienne et des outils déformés » ainsi que de son dernier livre « Le Livre de la Victime », entre autres.
Dans son entretien avec Al Jazeera, Abou Chahab soutient que le discours occidental, complice dans la fabrication de l’Holocauste, contribue maintenant à la production d’un holocauste palestinien à travers les mêmes outils.
Considérant l’agression israélienne contre Gaza comme révélant la véritable nature du sionisme pratiquant le terrorisme, il met en lumière que les discours antisémites et sur l’Holocauste ne sont que des prétextes exploités par l’occupation pour réaliser un génocide au 21ème siècle.
À propos de la Victime
Dans son dernier livre, Abou Chahab explore le concept de la victime dans la littérature arabe post-coloniale, mettant en lumière les conséquences de l’oppression face à l’ennemi israélien.
Il revendique la nécessité de réexaminer les textes littéraires dans de nouveaux cadres interprétatifs, soulignant que son travail sur la victime découle d’une profonde conscience de la souffrance arabe, reflétée à travers diverses crises et déplacements.
Entre la Victime et le Vaincu
Dans sa lecture de la littérature et de la pensée palestiniennes, Fayçal Draaj utilise le terme « le Vaincu » dans son livre « La mémoire des perdants ». Cette notion de la victime et du vaincu peut être comparée, soulignant la défaite et la victimisation des Palestiniens.
Draaj met en lumière la lutte de la figure palestinienne plus qu’une simple victimisation, décrivant un combat pour la survie contre l’oppression sioniste.
La Culture Palestinienne et l’Absence des Fondateurs
Après le départ des fondateurs de la culture palestinienne, la question se pose sur la littérature que la nouvelle génération de créatifs palestiniens pourrait produire. Pour Abou Chahab, l’absence des fondateurs ne signifie pas la disparition de la voix palestinienne mais plutôt un catalyseur pour maintenir cet héritage.
Il est convaincu que la littérature palestinienne sera capable de se renouveler et de s’adapter à chaque époque, renforçant l’importance de préserver les valeurs et l’héritage culturel malgré les défis rencontrés.
La Guerre à Gaza
La récente guerre et l’agression contre Gaza sont analysées par Abou Chahab dans le contexte de l’histoire palestinienne et des relations entre le bourreau et la victime. Il critique la rhétorique occidentale qui justifie les atrocités israéliennes, soulignant une polarisation entre les peuples éclairés et les gouvernements promouvant des intérêts coloniaux.
Sur la littérature après l’agression
Abou Chahab souligne la nécessité d’un art qui va au-delà des réactions immédiates pour produire un discours critique et réfléchi sur la réalité arabe contemporaine. Il met en garde contre les approches superficielles et incite à réfléchir avec une sensibilité accrue face aux défis actuels.
Entre la Mémoire et la Dépassement de l’Autre
Abou Chahab met en évidence la complexité de la relation avec l’Autre et le besoin de dépasser les traumatismes du colonialisme tout en préservant la mémoire collective. Il encourage à construire une identité nouvelle ancrée dans l’histoire, mais affranchie de ses entraves.
Il insiste sur la nécessité de valoriser les traditions tout en défiant la suprématie de l’autre, embrassant une vision progressiste basée sur l’introspection et l’évolution.