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La guerre à Gaza détruit l’économie Y a-t-il un espoir?

by Marie

La guerre à Gaza détruit l’économie : Y a-t-il un espoir ?

Le Centre Vision pour le développement politique a publié un rapport sur les effets économiques dévastateurs de la guerre israélienne continue sur la bande de Gaza depuis plus de sept mois. Bien que la situation soit difficile, Gaza possède des capacités et des compétences humaines étonnantes, avec des niveaux d’éducation élevés, une main-d’œuvre qualifiée, ainsi que des ressources naturelles maritimes qui peuvent l’aider à sortir de la crise et à se redresser.

Le rapport, rédigé par la docteure Raghad Azzam, chercheuse spécialisée dans l’économie palestinienne, indique que la crise économique de la Palestine est chronique et liée depuis des décennies à l’occupation et à ses actes arbitraires et ses violations continues. Il n’est pas possible de traiter cette situation avec les mêmes critères que pour d’autres États souverains qui disposent de leurs propres ressources et la liberté de prendre des décisions.

Le rapport présente les destructions et génocides commis par l’occupation à Gaza. Selon les dernières statistiques disponibles du Bureau central palestinien des statistiques jusqu’au 6 mai, le nombre de martyrs dépasse les 35 000 et le nombre de blessés est de plus de 79 000, la plupart étant des enfants et des femmes.

Destruction des infrastructures

Les effets dévastateurs de la guerre sur les infrastructures de Gaza sont les suivants :

  • La destruction partielle de 294 000 bâtiments.
  • La destruction complète de plus de 25 000 bâtiments.
  • La destruction totale de 86 000 unités résidentielles.
  • La destruction complète de 103 écoles et universités.
  • La destruction partielle de 309 écoles et universités.
  • La destruction de 32 hôpitaux, les mettant complètement hors service.
  • La destruction de centaines de mosquées, d’églises et de bâtiments gouvernementaux.

Économie de Gaza avant le 7 octobre

La situation économique de Gaza avant le 7 octobre n’était déjà pas stable, en raison des années de blocus, de restrictions et de marginalisation qui l’ont coupée du monde extérieur. Gaza était aussi empêchée d’exploiter les champs de gaz naturel découverts dans les années 1990 en Méditerranée, ce qui a exacerbé la situation. Cela a abouti à des conditions catastrophiques, notamment :

  • Une insécurité alimentaire touchant environ 53 % de la population, d’après un rapport de la Banque mondiale en mai 2023.
  • Un taux de chômage dépassant 50 % de la main-d’œuvre.
  • 83 % des travailleurs recevant un salaire inférieur au salaire minimum.
  • Des pénuries d’eau et d’électricité, accentuant les difficultés économiques et sociales.

Ces conditions ont conduit à la contraction des secteurs de l’agriculture et de l’industrie, essentiels pour une véritable croissance économique à Gaza.

Économie de Gaza après le 7 octobre

Après le 7 octobre, les indicateurs économiques de Gaza se sont effondrés. À la fin de décembre 2023 :

  • Le taux de chômage a atteint 79,3 %.
  • Le taux de pauvreté a grimpé à environ 96 %.
  • Le PIB et le revenu par habitant ont diminué respectivement de 24 % et 26 % par rapport à l’année précédente.

Le secteur agricole, qui a contribué pour 58 millions de dollars au PIB lors du troisième trimestre de 2023, a chuté à seulement 5 millions de dollars au trimestre suivant. Les terres agricoles endommagées sont passées de 5,36 % en octobre 2023 à 33,13 % en février dernier.

Le secteur industriel a également souffert des coupures de courant continues et des perturbations des chaînes d’approvisionnement, réduisant la production industrielle à environ 51 millions de dollars au quatrième trimestre de 2023, comparé au précédent.

Impacts estimés par la Banque mondiale

La Banque mondiale a estimé les dommages et destructions dans différents secteurs économiques à Gaza :

  • Éducation : 73 %.
  • Santé : 81 %.
  • Services municipaux : 75 %.
  • Eau et assainissement : 55 %.
  • Information et communication : 75 %.
  • Transport : 63 %.
  • Commerce : 80 %.
  • Logement : 62 %.

La Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) a qualifié la situation de Gaza de « catastrophique » avec les conditions de vie les plus basses depuis le début de l’occupation en 1967.

Perspectives de développement et de reconstruction

Les guerres laissent toujours des défis complexes et des effets dévastateurs à long terme sur les plans politique, économique et social. La reconstruction nécessite du temps, des efforts considérables et des politiques économiques réformatrices, se concentrant initialement sur les infrastructures. Ensuite, il faut restructurer les secteurs et réorienter l’économie locale vers la production en exploitant les ressources naturelles disponibles, en créant des emplois et en réduisant le chômage et la pauvreté.

Un rapport conjoint du Programme des Nations Unies pour le développement et de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) publié le 2 mai estime que la prolongation de la guerre jusqu’à neuf mois entraînera plus que le doublement du taux de pauvreté et une perte de PIB d’environ 7,6 milliards de dollars.

Gaza peut se relever

Il semble utopique de parler de développement économique à Gaza en ce moment, mais le territoire dispose de points forts majeurs, tels que des compétences humaines exceptionnelles, des niveaux d’éducation élevés, et une main-d’œuvre qualifiée, en plus de ressources naturelles maritimes et de champs de gaz naturel.

Gaza a besoin de mesures concrètes de développement et d’un modèle inspiré par des pays ayant vécu des situations similaires et réussi à se reconstruire. De nombreux exemples dans l’histoire récente montrent que des nations en crise peuvent rebondir, comme l’Angola après la guerre, le Rwanda après l’indépendance et la guerre civile, le Vietnam après le retrait des troupes américaines, ainsi que la Malaisie et Singapour après la fin de la colonisation britannique.

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