L’ONU exige la libération immédiate du dissident Ahmad Tantawi
Vendredi, les Nations Unies ont exprimé leur profonde inquiétude concernant l’emprisonnement du politicien égyptien dissident Ahmad Tantawi et ont appelé à sa libération immédiate.
Lundi dernier, une cour d’appel égyptienne a confirmé une peine de prison d’un an avec travaux forcés contre Tantawi, accusé de falsification de documents électoraux lors de sa tentative de concourir contre le président Abdel Fattah al-Sissi lors des élections de décembre dernier.
Dans une déclaration, Marta Hurtado, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré: « Nous sommes profondément préoccupés par la décision rendue par la cour d’appel du Caire le 27 mai de confirmer la peine d’un an de prison avec travaux forcés contre l’ancien député Ahmed Tantawi et 22 de ses partisans ».
« Nous appelons les autorités égyptiennes à libérer immédiatement Tantawi et tous les autres détenus sans motif en raison de l’exercice de leurs droits fondamentaux, en particulier la liberté d’opinion et d’expression et la liberté d’association », a-t-elle ajouté.
Il convient de rappeler qu’Ahmad Tantawi accuse les autorités d’avoir entravé ses efforts pour recueillir les signatures nécessaires à sa candidature à l’élection présidentielle sous divers prétextes, notamment des pannes informatiques dans les bureaux de notaire.
Tantawi, condamné une première fois en février dernier, voulait se présenter contre Sissi mais n’a pas pu concrétiser sa candidature en raison des restrictions et pressions qu’il considère comme des obstacles délibérés lui ayant empêché d’obtenir les signatures de parrainage nécessaires.
Lors de sa tentative de candidature, il a demandé à ses partisans de remplir des « parrainages populaires » manuellement, au lieu des formulaires officiels approuvés par les autorités compétentes. Cependant, les autorités ont considéré cette procédure comme une falsification de documents électoraux et ont renvoyé son cas devant les tribunaux.
Le président Sissi a remporté un troisième mandat de cinq ans lors des élections de décembre dernier avec 90% des voix.
Selon Reuters, Le Caire a souvent été critiqué pour son bilan en matière de droits de l’homme. Les organisations de défense des droits estiment que des dizaines de milliers de prisonniers politiques sont toujours derrière les barreaux, souvent dans des conditions difficiles.