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Aux USA tu peux devenir président même derrière les barreaux
L’inculpation de l’ancien président américain Donald Trump porte de nombreuses significations politiques et historiques. C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un ancien président est accusé de charges criminelles. De même, c’est la première fois dans l’histoire américaine qu’un candidat présidentiel est accusé des mêmes charges.
Nous sommes face à un précédent historique et politique dans un pays dont les pères fondateurs n’auraient jamais imaginé, il y a deux siècles et demi, qu’une personne aux caractéristiques, comportements et éthiques de Trump accéderait au pouvoir. Cela le rend unique et différent de ses prédécesseurs, qu’ils soient présidents ou candidats présidentiels. N’oublions pas également que Trump est le premier président en exercice à avoir été soumis à deux tentatives de destitution par le Congrès américain, sans succès.
Cadre juridique pour les élections présidentielles américaines
La loi américaine ne discrimine personne accusé de crime de se présenter à l’élection présidentielle. Selon l’article deuxième de la Constitution américaine, trois conditions existent pour se porter candidat à la présidence : être citoyen américain de naissance, résider aux États-Unis pendant au moins 14 ans et avoir au moins 35 ans au moment de la candidature. Aucune de ces conditions n’inclut une absence de condamnation criminelle ni même de peine de prison.
Ces conditions s’appliquent toutes à Trump, donc rien ne l’empêche de participer à la course électorale. Ce qui est vraiment étonnant, c’est qu’un candidat présidentiel peut gouverner le pays depuis une cellule de prison s’il est condamné à une peine de prison et remporte les élections, une situation unique aux États-Unis.
Débat constitutionnel actuel
Le débat constitutionnel aux États-Unis porte actuellement sur la capacité de Trump à s’accorder une grâce grâce aux pouvoirs de grâce présidentiels réservés aux prisonniers politiques.
Depuis que le jury de New York a inculpé Donald Trump de 34 charges criminelles dans une affaire de paiements illégaux pour acheter le silence d’une actrice pornographique, de nombreuses questions ont été soulevées sur la nature de la peine attendue et sur la possibilité que cette peine l’empêche de se porter candidat à l’élection présidentielle prévue pour le 5 novembre prochain, ainsi que ses répercussions sur son avenir politique.
Les sanctions possibles contre Trump
Pour la première question, Trump fait face à l’une des trois sanctions suivantes :
- Premièrement : Une amende financière l’obligeant à payer une somme d’argent sans être emprisonné.
- Deuxièmement : Une peine de probation qui restreint ses déplacements hors du pays sans l’autorisation de l’agent responsable de sa surveillance.
- Troisièmement : La prison, et là il y a une différence entre la peine minimale qui est d’environ 16 mois et la peine maximale de quatre ans.
Il n’est pas clair si la peine de quatre ans concerne chacune des 34 accusations ou l’ensemble des accusations. Le juge pourrait décider qu’une peine de prison n’est pas nécessaire et opter pour des peines plus légères, ce qui est probablement le scénario le plus probable pour deux raisons :
- Premièrement : L’âge de Trump, 77 ans, facteur souvent pris en compte lors du prononcé des peines pour les personnes âgées, qu’elles soient d’anciens présidents ou des citoyens ordinaires.
- Deuxièmement : L’absence de casier judiciaire pour Trump.
Quelle que soit la nature de la peine imposée par le juge Juan Merchan en juillet prochain, l’équipe de défense de Trump fera appel, ce qui pourrait prolonger l’affaire pendant des mois, voire des années, avant qu’une décision finale ne soit rendue.
Impact de l’inculpation sur la popularité de Trump
Mais dans quelle mesure cette inculpation pourrait-elle affecter la popularité de Trump et ses chances de remporter les élections américaines ?
En réalité, l’impact sur les chances politiques de Trump ne sera pas significatif, bien au contraire, il pourrait l’avantager. Son bloc de soutien est solide et cohérent idéologiquement et politiquement. Cette inculpation pourrait être un nouveau motif pour ses partisans de l’élire à nouveau, en considérant qu’il est victime d’une conspiration de l’État profond, du parti démocrate et du président actuel Joe Biden. Ce que Trump a affirmé après sa sortie du tribunal jeudi dernier, accusant le procès d’être truqué.
De plus, Trump utilisera ce sujet pour augmenter sa popularité, et il est expert dans ce domaine. Il se présente désormais comme un « prisonnier politique », suscitant la sympathie de ses partisans. Il exploitera également cela pour augmenter le financement de sa campagne électorale, ce qui s’est déjà produit au cours des derniers jours avec une avalanche de dons affectant le fonctionnement du site web de sa campagne.
Seuls les électeurs indécis, qui n’ont pas encore décidé de voter pour Biden ou Trump, pourraient être influencés par cette inculpation. Cependant, déterminer l’ampleur de cet impact nécessitera du temps.