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L’ONU alerte sur les MGF transfrontalières clandestines

by Chia

L’ONU alerte sur les MGF transfrontalières clandestines

Les Nations Unies ont mis en garde contre la lutte mondiale contre les mutilations génitales féminines (MGF) qui est compromise par des familles traversant les frontières pour faire subir la procédure à des filles.

Un rapport du bureau des droits de l’homme de l’ONU, publié vendredi, a révélé que les MGF persistent dans le monde malgré les interdictions, principalement en raison de la pratique « clandestine » qui consiste à emmener des filles à l’étranger dans des pays où la pratique est légale ou où les lois la criminalisant ne sont pas appliquées.

“Les mutilations génitales féminines font partie d’un continuum de violences basées sur le genre et n’ont pas leur place dans un univers respectueux des droits de l’homme”, a déclaré le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk. Il a ajouté que les stéréotypes de genre et les normes patriarcales qui ancrent et perpétuent la pratique doivent être erradiqués.

Le bureau a appelé à une action mondiale concertée pour lutter contre les MGF transfrontalières et transnationales, en mettant l’accent sur la pratique de la « coupe en vacances », particulièrement répandue parmi les familles en Europe et en Amérique du Nord, qui emmènent leurs filles dans leur pays d’origine pour subir la procédure pendant les vacances scolaires.

Appel à l’action mondiale

Alors que la plupart des pays d’Afrique ont criminalisé la pratique, le rapport indique que certains servent de « centres MGF transnationaux ». Dans certains cas, les opératrices se déplacent à travers les frontières pour effectuer la procédure.

Turk a appelé les pays à traiter les causes profondes et les conséquences des MGF en harmonisant les cadres juridiques et politiques et en les appliquant.

Les MGF sont interdites dans plus de 70 pays, dont au moins 35 en Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale.

Mise en garde sur les conséquences

La Gambie – où les chiffres gouvernementaux montrent que 73 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une mutilation génitale – pourrait être le premier pays à lever une interdiction.

Parents and guardians attend the alternative rite of passage ceremony for girls organised by Manga HEART, a non-profit fighting gender-based violence and female genital mutilation (FGM) in Kenya

Des parents et des tuteurs à Kisii, au Kenya, assistent à la cérémonie de passage rituel alternatif pour les filles organisée par Manga HEART, une organisation à but non lucratif luttant contre la violence basée sur le genre et les MGF.

Chiffres alarmants et appel à la protection

L’UNICEF définit les MGF comme « le retrait partiel ou total des organes génitaux externes féminins ou toute autre blessure aux organes génitaux féminins à des fins non médicales ».

Cela peut entraîner de graves problèmes de santé, tels que des infections, des saignements, l’infertilité et des complications lors de l’accouchement, ainsi qu’une diminution du plaisir sexuel.

Le rapport indique que le nombre exact de filles ayant été soumises à des mutilations génitales féminines transfrontalières ou transnationales reste inconnu en raison de leur caractère clandestin.

Plus de 230 millions de filles et de femmes ont été soumises à la mutilation génitale, dont plus de 144 millions en Afrique et plus de 80 millions en Asie, selon l’UNICEF.

“Si la pratique se poursuit au rythme actuel, on estime qu’environ 68 millions de filles subiront des MGF entre 2015 et 2030”, indique le rapport.

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