Dans une annonce récente, la présidente du Honduras, Xiomara Castro, a dévoilé un plan visant la construction d’une « immense prison » pouvant accueillir jusqu’à 20 000 détenus, dans le cadre d’une série de mesures pour combattre l’état d’urgence sécuritaire dans le pays d’Amérique centrale.
Lors d’une allocution diffusée vendredi soir à la télévision locale, Castro a souligné l’urgence du déploiement des forces de sécurité « pour mettre en œuvre les mesures de manière urgente à travers le pays ». Le Honduras connaît des taux élevés de criminalité liées aux gangs, tels que les assassinats commandités, le trafic de drogue et d’armes à feu, l’extorsion, les enlèvements et le blanchiment d’argent.
Le Honduras se distingue comme l’un des pays les plus violents au monde, avec un taux de 34 homicides pour 100 000 habitants en 2023, soit près de 6 fois la moyenne mondiale.
Le chef des forces armées, Roosvelt Hernández, a ordonné la construction immédiate d’un « centre d’hébergement d’urgence » pouvant accueillir 20 000 détenus en vertu de l' »état d’urgence sécuritaire déclaré » dans une zone inhabitée entre les provinces d’Olancho et de Gracias a Dios, au nord-est.
Hernández a précisé qu’environ 30 prisons à travers le Honduras hébergent actuellement environ 21 000 détenus, qui seront transférés à la nouvelle installation « immédiatement ».
De son côté, le ministre de la Défense, Manuel Zelaya, a annoncé des appels d’offres dans les deux prochaines semaines pour la construction d’une autre prison prévue pour accueillir 2000 détenus sur les îles Swan dans la mer des Caraïbes.
Zelaya a également indiqué qu’il existe des plans pour intensifier les enquêtes et les opérations afin de localiser les plantations de coca et de marijuana, les centres de production de drogue, assurer leur sécurité et les éradiquer.
Les responsables gouvernementaux ont souligné la nécessité pour le Congrès de réformer la loi pénale pour punir les trafiquants de drogue et les membres de gangs criminels commettant des crimes spécifiques, tels que ceux énumérés par Castro dans son discours, en tant que « terroristes » passibles de procès collectifs.
Le Honduras a déclaré l’état d’urgence en décembre 2022, suspendant certaines parties de la constitution dans le cadre de ses efforts pour lutter contre la recrudescence de la criminalité imputée aux gangs.