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La Chine veut détenir des étrangers en mer de Chine méridionale
De nouvelles règles maritimes émises par la Chine, permettant à sa garde côtière de détenir des étrangers pour intrusion dans la mer de Chine méridionale en litige, sont entrées en vigueur. Cependant, leur légitimité internationale est remise en question par les pays voisins.
La Chine revendique presque la totalité de la mer de Chine méridionale, rejetant les revendications concurrentes de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, notamment les Philippines, et une décision de 2016 d’un tribunal d’arbitrage à La Haye qui a déclaré que sa position n’avait [aucune base légale](/news/2016/7/13/no-legal-basis-for-chinas-south-china-sea-claims).
Conflits en mer de Chine méridionale
Le gouvernement chinois a déployé sa garde côtière et d’autres bateaux pour patrouiller dans les eaux qu’il considère comme siennes, transformant plusieurs récifs en îles artificielles militarisées. Ces dernières années, des navires chinois et philippins ont eu une série de confrontations dans des zones contestées, suscitant des craintes d’un conflit plus large.
À partir de samedi, la garde côtière chinoise peut détenir des étrangers « soupçonnés de violer la gestion de l’entrée et de la sortie des frontières », selon les nouvelles réglementations publiées en ligne. La détention est permise jusqu’à 60 jours dans les « cas compliqués ». Les navires étrangers ayant pénétré illégalement dans les eaux territoriales chinoises et les eaux adjacentes peuvent être détenus.
Les réactions des Philippines et de la communauté internationale
Le président des Philippines, Ferdinand Marcos Jr, a qualifié le mois dernier les nouvelles règles comme une « escalade très inquiétante ». Le ministère des Affaires étrangères des Philippines a déclaré samedi avoir soumis à l’ONU, à New York, des documents juridiques affirmant sa propre « étendue maritime » en vertu des règles maritimes de l’ONU à un plateau continental étendu dans certaines parties de la mer de Chine méridionale, qu’il appelle mer des Philippines de l’Ouest.
Les Philippines ont accusé la garde côtière chinoise de « comportement barbare et inhumain » contre les navires philippins, après que des navires de la garde côtière ont utilisé [des canons à eau contre des bateaux philippins](/program/newsfeed/2024/4/30/china-coastguard-blasts-water-cannon-at-philippine-coastguard-ship) à plusieurs reprises dans les eaux contestées, causant des collisions et blessant des soldats philippins.
Le chef d’état-major de l’armée philippine, le général Romeo Brawner, a déclaré samedi aux journalistes que les autorités de Manille étaient « en train de discuter de plusieurs mesures à prendre pour protéger nos pêcheurs ». Il a également encouragé les pêcheurs philippins à poursuivre leurs activités normales dans notre zone économique exclusive, ignorant les nouvelles règles imposées par Pékin.
Le Groupe des Sept économies puissantes a également critiqué les « incursions dangereuses » de la Chine dans la voie navigable vitale, où le Vietnam, la Malaisie et Brunei ont également des revendications territoriales.
Les enjeux économiques et stratégiques
Des milliers de milliards de dollars de commerce maritime passent par la mer de Chine méridionale chaque année, et d’énormes réserves de pétrole et de gaz sous-marin inexploitées sont censées se trouver sous son lit, bien que les estimations varient considérablement. La mer est également importante comme source de poisson pour des populations en croissance.
La Chine a défendu ses nouvelles règles de garde côtière, affirmant qu’elles visaient à « maintenir un ordre en mer ». Le mois dernier, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’elles étaient destinées à « mieux maintenir l’ordre en mer », tandis que le ministre chinois de la Défense a mis en garde ce mois-ci qu’il y avait « des limites » à la retenue de Pékin en mer de Chine méridionale.
Les forces américaines et chinoises ont eu une série d’interactions rapprochées en mer de Chine méridionale, avec les États-Unis effectuant des voyages pour affirmer la liberté de navigation en eaux internationales, bien que Pékin considère ces actions comme des violations de sa souveraineté.