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Les Tunisiens binationaux prêts à quitter la France pour Tunis
Le journal français Le Monde a rapporté que de nombreux Tunisiens binationaux éprouvaient des craintes quant à une possible montée de l’extrême droite en France et envisageaient de quitter le pays pour se protéger, ainsi que leurs enfants, des risques de racisme et de discrimination dans l’éducation et le travail. Ces inquiétudes se sont renforcées suite aux récentes élections législatives qui ont vu le succès du parti Rassemblement National, alimentant ainsi les préoccupations parmi les migrants et étrangers, y compris les titulaires de la nationalité française.
Témoignages soulignant les appréhensions
Le journal Le Monde a recueilli les témoignages de Tunisiens détenant la nationalité française mettant en lumière ces craintes. Parmi eux, Mehdi (42 ans), programmeur informatique, vit actuellement en Tunisie. Mehdi a exprimé ses hésitations à retourner vivre en France, expliquant que « l’extrême droite a trouvé une légitimité et a commencé à persécuter les immigrés et les étrangers, et je ne souhaite pas que ma fille en souffre ». Après avoir fait face à des pratiques racistes en France, Mehdi était retourné en Tunisie après la révolution de Jasmin en 2011, mais avec la détérioration de la situation économique et politique en Tunisie en raison des actions du président Kaïs Saïed en juillet 2021, il envisage de retourner en France, bien qu’avec réticence.
Le cas de Sarah et sa décision de retourner en Tunisie
Sarah, une citoyenne française d’origine tunisienne, a pour sa part décidé de retourner en Tunisie malgré les problèmes internes dans le pays, car sa nationalité d’origine n’est pas remise en question, du moins là-bas. Elle a été choquée en France dernièrement en voyant une affiche montrant un garçon blond disant « Donnons un avenir aux enfants blancs », suscitant ainsi des craintes pour son fils aux traits arabes.
Le choix de Londres pour Rémi
Rémi, français d’origine tunisienne, a lui aussi pris la décision de quitter la France pour s’installer à Londres, la capitale britannique. Selon Le Monde, un rapport de la Commission consultative nationale des droits de l’homme en France en 2023 a souligné un manque de tolérance envers les musulmans en France, la majorité des partisans du Rassemblement National considérant que « les musulmans ne sont pas français comme les autres ». Rémi a déclaré avoir été affecté en entendant les critiques de Jordan Bardella, chef du Rassemblement National, à l’encontre des binationaux. Il réfléchit sérieusement à l’option de la nationalité anglaise, tout en précisant qu’il ne renoncera jamais à sa nationalité tunisienne, la première et la plus importante à ses yeux.