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Amnesty dénonce une loi égyptienne privatisant la santé
Amnesty International a vivement critiqué une nouvelle loi en Égypte qui vise à privatiser les soins de santé, affirmant qu’elle menace l’accès aux services de santé et leur disponibilité pour la population. L’organisation a également souligné que cette loi enfreint les normes du droit international.
Selon Amnesty, cette législation, récemment ratifiée par le président Abdel Fattah al-Sissi, permet au secteur privé de gérer et d’exploiter des établissements de santé publics à des fins lucratives. Un des points préoccupants est qu’elle ne fixe pas de bases tarifaires, laissant ainsi aux investisseurs privés et au gouvernement le pouvoir discrétionnaire de déterminer les coûts « au cas par cas ».
Un contexte inquiétant pour la santé publique
Actuellement, des millions de personnes en Égypte, qui ne disposent pas d’assurance maladie ou qui ne peuvent pas se permettre les frais élevés des services médicaux privés, dépendent des infrastructures de santé publique. Amnesty a noté que la Chambre des députés égyptienne a adopté cette loi en un mois seulement, sans qu’aucune consultation adéquate avec les parties prenantes ne soit réalisée, malgré les « sérieuses inquiétudes » exprimées par l’ordre des médecins.
Des préoccupations pour les droits sociaux et économiques
Mohamed Chlabi, chercheur sur l’Égypte pour Amnesty International, a déclaré que la nouvelle législation représente « un coup supplémentaire aux droits sociaux et économiques des citoyens », qui continuent de se détériorer sans possibilité de relèvement sous le régime du président Sissi. Il a ajouté qu’au lieu de protéger le droit à la santé des citoyens face à la crise économique persistante, le gouvernement cherche à se soustraire à ses obligations, au détriment des plus pauvres qui seront les plus touchés.
Le rôle de l’État dans la protection de la santé
Amnesty International a souligné que le gouvernement égyptien ne peut pas simplement confier les rênes d’un système de santé publique déjà affaibli au secteur privé, sans établir des règles claires garantissant à tous les résidents de l’Égypte un accès à des soins de santé de qualité et abordables.
L’organisation rappelle qu’en vertu du droit international, les États ont l’obligation de protéger le droit à la santé, en veillant à ce que la privatisation du secteur de la santé n’affecte pas la disponibilité, l’accessibilité, l’acceptabilité et la qualité des soins, en particulier pour les groupes marginalisés.