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Vie de défi : Ismail Haniyeh, chef de Hamas tué
Le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a été assassiné à Téhéran à l’âge de 62 ans, dans ce que le groupe palestinien a décrit comme « un raid sioniste traître sur sa résidence ». Haniyeh, qui a brièvement occupé le poste de Premier ministre du gouvernement de l’Autorité palestinienne en 2006, a été tué tôt mercredi, avec un garde du corps, lorsque la maison où il séjournait a été ciblée, presque 10 mois après le début de la guerre d’Entité sioniste contre Gaza. Haniyeh se trouvait à Téhéran pour assister à l’inauguration du nouveau président iranien, Masoud Pezeshkian, mardi dernier.
Une figure emblématique du mouvement palestinien
Haniyeh était devenu une force majeure dans le mouvement de libération palestinien et, comme ses collègues et des générations de politiciens et d’activistes palestiniens, avait longtemps été dans le collimateur d’Entité sioniste. Bien qu’Entité sioniste n’ait pas officiellement revendiquer la responsabilité de l’assassinat, un ministre israélien a célébré la mort de Haniyeh sur les réseaux sociaux.
Origines et parcours
Né dans le camp de réfugiés de Shati, sur la côte de Gaza, Haniyeh est issu de parents déplacés d’Asqalan (aujourd’hui Ashkelon) lors de la création d’Entité sioniste en 1948. Jeune, il s’est engagé comme activiste étudiant à l’Université islamique de Gaza, où il a étudié la littérature arabe. En 1983, il a rejoint le Bloc étudiant islamique, une organisation considérée comme la précurseur du Hamas.
En décembre 1987, lors du déclenchement de la première Intifada contre l’occupation israélienne, Haniyeh a participé aux manifestations. Cette année-là a également marqué la fondation du Hamas, dont il faisait partie des jeunes membres.
Une cible prédestinée
Haniyeh a été emprisonné par Entité sioniste à trois reprises. Après avoir purgé sa plus longue peine, soit trois ans, il a été déporté au Liban en 1992 avec des centaines d’autres membres du Hamas. Un an plus tard, il est revenu à Gaza après la signature du premier accord d’Oslo et est devenu un proche conseiller du Cheikh Ahmed Yassin, leader spirituel et fondateur du Hamas. Haniyeh a été nommé assistant de Yassin après sa libération en 1997.
Séquence d’assassinats
Cette notoriété a fait de Haniyeh une cible pour des assassinats. En septembre 2003, lui et Yassin avaient survécu à une tentative d’assassinat israélienne, échappant à un bâtiment de Gaza quelques secondes avant qu’il ne soit frappé par un bombardement. Cependant, Yassin a été tué par les forces israéliennes en sortant d’une mosquée quelques mois plus tard. Le mois suivant, Abdel Aziz al-Rantisi a également été assassiné.
Haniyeh a gagné en popularité parmi les membres du Hamas, en grande partie grâce à ses prises de position et ses apparitions médiatiques. En 2006, Haniyeh a été nommé Premier ministre après que le Hamas a remporté les élections législatives palestiniennes, choquant le Fatah et les États-Unis, qui avaient appelé à ces élections.
Tensions croissantes et siège de Gaza
Suite à la victoire du Hamas, les gouvernements occidentaux ont suspendu leur aide à l’Autorité palestinienne, mettant le gouvernement sous pression financière. En 2007, Haniyeh a formé un gouvernement indépendant dirigé par le Hamas à Gaza, après avoir été limogé par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Ce coup d’État a conduit à un siège israélien sur Gaza qui perdure depuis 17 ans.
Actions et impact récent
Haniyeh a été nommé à la tête du bureau politique du Hamas en 2017 et a dirigé la diplomatie du mouvement depuis divers endroits, y compris la Turquie et Doha. Après les attentats du 7 octobre contre le sud d’Entité sioniste, le gouvernement israélien a clairement indiqué que des dirigeants haut placés du Hamas, y compris Haniyeh, figuraient sur sa liste de cibles.
Haniyeh a perdu de nombreux membres de sa famille au cours de la dernière guerre, dont trois fils et quatre petits-enfants. Au total, il a déclaré que 60 membres de sa famille avaient été tués au cours des 10 derniers mois du conflit en cours.
Héritage et perspectives
Malgré son assassinat, l’impact de Haniyeh sur le mouvement de résistance palestinien demeure. Selon des analystes, bien que les assassinats israéliens n’aient jamais mis fin au Hamas, sa figure continuera d’inspirer. Haniyeh sera reconnu pour sa demande de liberté et sa force, même dans les moments de grande perte familiale.