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Armée du Myanmar prolonge l’état d’urgence de six mois

by Chia

L’Armée du Myanmar prolonge l’état d’urgence de six mois

Le régime militaire du Myanmar a décidé de prolonger l’état d’urgence dans le pays de six mois, alors que la révolte armée contre son coup d’État s’intensifie. Tous les membres du Conseil national de la défense et de la sécurité, contrôlé par l’armée, ont pris cette décision à l’unanimité lors d’une réunion de mercredi, évoquant des « actes terroristes » de la part de leurs opposants, selon la chaîne de télévision d’État MRTV.

Préparations pour les élections de 2025

Le chef de l’armée et président par intérim, Min Aung Hlaing, avait proposé cette prolongation pour « préparer des bulletins valides et précis » en vue des élections programmées pour 2025. Il a été précisé que ce délai était nécessaire pour « réaliser le recensement de la population ».

La semaine dernière, toutes les responsabilités du président fantoche du Myanmar ont été transférées à Min Aung Hlaing après que Myint Swe, alors président par intérim, a été placé en congé médical en raison d’une maladie prolongée.

Promesses d’élections multipartites

Min Aung Hlaing, qui a dirigé le coup d’État contre le gouvernement civil élu du Myanmar en février 2021, a promis à plusieurs reprises de tenir une élection multipartite, déclarant en juin que les scrutins se dérouleraient en 2025. Cependant, les critiques affirment que les élections prévues ne seront ni libres ni équitables.

Une situation de crise prolongée

Depuis la prise de pouvoir par l’armée, le Myanmar est plongé dans le tumulte. Le régime militaire a justifié son coup d’État en affirmant sans preuves qu’il y avait eu des fraudes lors des élections de 2020, que le Parti de la ligue nationale pour la démocratie (NLD) avait remportées haut la main.

Le régime militaire a imposé un état d’urgence d’un an à son arrivée au pouvoir et a prolongé cette mesure à plusieurs reprises alors qu’il luttait contre des groupes armés représentant des minorités ethniques et des Forces de défense populaires pro-démocratie qui se sont unies contre le coup d’État suite à une répression brutale des manifestations pacifiques.

Défaites militaires et exode humanitaire

Selon la constitution de 2008, rédigée par l’armée et toujours en vigueur, les autorités doivent organiser des élections dans les six mois suivant la levée d’un état d’urgence. Ces derniers mois, l’armée a subi une série de défaites sur le champ de bataille, notamment dans le nord et l’ouest du pays.

La semaine dernière, l’Armée nationale démocratique du Myanmar (MNDAA) a affirmé avoir pris le contrôle de la ville de Lashio, située sur une route commerciale vitale vers la Chine et qui abrite le commandement nord-est de l’armée. L’armée, qui se nomme Conseil d’administration de l’État, a nié cette affirmation.

Impact humanitaire

La perte de Lashio serait un coup dur pour le régime militaire, qui a perdu du territoire face à la MNDAA et à d’autres groupes armés au cours des dernières semaines. En janvier, la MNDAA avait capturé la ville de Laukkai, près de la frontière du Myanmar avec la Chine, après qu’environ 2000 soldats se sont rendus lors de l’une des plus grandes défaites militaires en plusieurs décennies.

Depuis le coup d’État de 2021, les combats entre l’armée et ses adversaires ont contraint 2,7 millions de personnes à fuir leurs foyers, selon les Nations Unies. Plus de 5400 personnes ont été tuées et 27 000 arrêtées lors de la répression exercée par l’armée contre la dissidence, selon un groupe local de surveillance.

L’année dernière, la commission électorale avait annoncé que le NLD serait dissous pour ne pas avoir respecté les conditions de réenregistrement sous une loi électorale stricte élaborée par les militaires et introduite en janvier 2023.

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