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La zaouïa qadirie, centre des soufis afghans à Jérusalem
La zaouïa qadirie est l’un des rares bâtiments à Jérusalem qui a préservé son aménagement et son architecture d’origine sans modifications significatives, tout en continuant d’assurer ses fonctions initiales. D’importantes dotations ont été établies pour cette zaouïa durant la période ottomane.
Le café Al-Jneina, situé dans le quartier Al-Qataneen, est également un bien qui appartient à cette zaouïa, où de nombreux employés travaillent et où de nombreux résidents de Jérusalem et visiteurs se rassemblent.
Origine et dénomination
La zaouïa a été fondée par Muhammad Pasha, gouverneur de Jérusalem durant l’ère ottomane en 1633. Il s’est particulièrement intéressé aux voies soufies. Son inscription historique au-dessus de l’entrée indique :
« Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, ce lieu est la zaouïa de notre maître et seigneur, le pôle des connaisseurs et le sultan des saints, le cheikh Abd al-Qadir al-Jilani, que Dieu bénisse son âme. »
Année 1043 H/ 1633 M.
Elle est également appelée la zaouïa afghane, en raison de la présence d’une communauté afghane qui s’y est établie au fil des décennies. Cette communauté a exercé son administration et a maintenu la tradition soufie au sein de la zaouïa.
Le cheikh soufi Abdul Ghani al-Nabulsi a mentionné lors de sa visite à Jérusalem en 1690 que le cheikh en fonction était un certain Moussa le marocain.
Localisation et infrastructures
La zaouïa afghane est située dans le quartier Al-Ghawanmeh, au nord de la route Barquq, reliant la porte Al-Ghawanmeh, qui est l’une des portes de la mosquée Al-Aqsa. Elle se trouve également au sud-ouest de la zaouïa Naqshbandi.
La zaouïa possède deux façades extérieures : une façade ouest simple, composée de pierres taillées de taille moyenne avec de petites fenêtres pour l’éclairage naturel, et une façade sud, qui constitue l’entrée principale. Le portail d’accès est élevé de trois marches au-dessus du niveau de la rue.
À l’intérieur, on trouve une cour rectangulaire d’environ 400 mètres carrés, entourée de petites cellules pour les soufis, qui comportent chacune une porte et une petite fenêtre. De plus, la zaouïa abrite aussi un mosquée, accessible par des escaliers, qui est considérée comme une mosquée surélevée.
Célébrations et rituels
La zaouïa afghane célèbre trois événements religieux majeurs chaque année, dont le Nouvel An hégirien et la naissance du Prophète. En outre, ses portes restent ouvertes tout le mois de Ramadan pour les fidèles et les personnes en retraite spirituelle.
Les soufis de la zaouïa organisent deux activités religieuses hebdomadaires, le vendredi et le lundi, où ils se rassemblent pour chanter des hymnes et étudier des leçons religieuses, tout en respectant la confidentialité de leurs rencontres.
Le nombre de soufis dans la zaouïa est élevé, oscillant entre 200 et 300, et des milliers de participants prennent part aux célébrations annuelles. La famille afghane reste la gestionnaire unique de cette zaouïa, veillant à son entretien de génération en génération.