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Hind Taher Al-Husseini : La mère des orphelins de Jérusalem
Hind Taher Al-Husseini est reconnue comme l’une des pionnières de l’éducation et du travail social en Palestine. Elle est devenue une figure emblématique de Jérusalem, consacrant sa vie à la protection des orphelins, des pauvres, et des enfants de martyrs. Née à Jérusalem en 1916, elle incarne un modèle unique de dévouement et de compassion pour sa communauté et sa patrie.
Naissance et enfance
Hind, surnommée « le cœur de la Palestine », voit le jour le 25 avril 1916, dans la maison de son grand-père maternel, Mohammed Saleh Al-Husseini. Ce lieu deviendra plus tard connu sous le nom de « Dar Al-Child Arab », situé dans le quartier de Sheikh Jarrah, au nord de la vieille ville de Jérusalem.
Issue d’une famille de notables, Hind a perdu son père à l’âge de deux ans. Sa mère, Fatima, a élevé Hind ainsi que ses cinq frères, leur inculquant des valeurs d’éducation et de résilience.
Éducation et formation
Elle a étudié à l’école des filles islamiques adjacente à la mosquée Al-Aqsa, où elle termine ses études élémentaires en 1922. Elle poursuit ensuite sa scolarité à l’école secondaire anglaise pour filles, où elle obtient son diplôme en 1937. Après cela, elle fait ses premiers pas dans le domaine de l’enseignement.
Entre 1936 et 1939, alors que la Palestine est secouée par des tensions politiques, Hind reçoit une bourse d’études pour aller en Grande-Bretagne, mais sa mère s’oppose à ce voyage en raison des conflits en cours.
Engagement social et carrière
Après une brève interruption due à la Seconde Guerre mondiale, Hind se consacre à des œuvres sociales. En 1945, elle crée l’Association de solidarité sociale des femmes à Jérusalem, qui s’étend rapidement à 22 branches à travers la Palestine.
Avec le déclenchement de la guerre de 1948, Hind est déterminée à aider les autres. Elle recueille 55 orphelins de la triste tragédie de Deir Yassin et les héberge dans des locaux modestes, dans l’espoir de leur offrir un avenir meilleur. C’est ainsi qu’elle pose les premières pierres de la « Dar Al-Child Arab ».
Contributions et réalisations
Au fil des années, Hind réussit à établir une école qui accueille les enfants, en transformant des espaces de sa maison pour créer des salles de classe. Son engagement mène à la construction progressive de l’établissement grâce à des dons, permettant à l’organisation de croître et de diversifier ses offres éducatives et culturelles.
En 1962, elle fonde un musée pour préserver le patrimoine palestinien, qui abrite des vêtements traditionnels et des objets anciens.
Héritage et décès
Hind Al-Husseini est décédée en 1994. Son héritage perdure à travers les nombreuses vies qu’elle a touchées et ses contributions significatives au sein de sa communauté. En 2010, deux films documentaires sont réalisés sur sa vie. Le premier, intitulé « Miral », réalisé par Julian Schnabel, s’intéresse à la Palestine d’avant l’exode.
Hind Taher Al-Husseini reste une figure inspirante du dévouement et de l’engagement humanitaire, un symbole de la résilience et de la force des femmes palestiniennes.