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Entité sioniste et la politique d’élimination des leaders de Hamas
Les assassinats font partie d’une politique israélienne ancienne dans son traitement vis-à-vis des factions de la résistance palestinienne, avec un historique qui s’étend parallèlement à la lutte nationale palestinienne. Bien que cette politique ait réussi à faire disparaître plusieurs des plus grands dirigeants du mouvement national palestinien dans des moments cruciaux de leur influence, elle a également contribué à transformer de nombreuses figures en symboles éternels de la résistance palestinienne.
Alors que leurs corps sont disparus, leurs noms et leurs histoires demeurent présents et inspirants pour des générations de Palestiniens. Le fait de devenir des martyrs leur a conféré une distinctivité supplémentaire sous divers aspects. Il est rare de trouver un Palestinien qui ne connaisse pas des figures telles que Khalil Al-Wazir, Salah Khalaf, Fathi Chaqaqi, Ahmed Yassine, Abdul Aziz Al-Rantisi, et Yahya Ayyash, parmi beaucoup d’autres.
L’occupation a œuvré à éclipser leur leadership, réduisant ainsi leur rôle, leur efficacité et leur influence sur les parcours et programmes nationaux, ce qui a affecté la vitalité des organisations de résistance. Cependant, ces factions ont su faire face à cette politique et continuer à défendre le projet national et la cause palestinienne légitime. Chaque fois qu’une faction faiblit, une autre se lève pour porter le flambeau. Comme l’a dit Ismaïl Haniyeh : « Si un leader disparaît, un autre se lève ».
Liens entre assassinats et objectifs politiques
Concernant les factions de l’Organisation de Libération de la Palestine, notamment le mouvement Fatah, de nombreux écrivains et historiens s’accordent à relier ces assassinats à des objectifs politiques. Ils estiment que les changements dans les programmes et les orientations politiques de Fatah étaient liés à l’élimination de certains de ses leaders. Ils voient en effet la signature des accords d’Oslo comme un résultat de cette politique, au même titre que d’autres facteurs.
Certains analysent que le comportement et les positions de nombreux leaders politiques et du mouvement national palestinien, surtout ceux vivant en Cisjordanie, ont été influencés par des menaces israéliennes, pouvant aller jusqu’à des appels au meurtre, pour les dissuader de prendre des positions nationales en faveur de la résistance armée ou pour modifier leurs positions sur les solutions politiques et les relations avec l’occupation. Le président défunt Yasser Arafat est présenté comme un exemple du destin potentiel de ceux qui tentent de réorienter la résistance contre l’occupation.
Impact des assassinats sur Hamas
Aujourd’hui, alors que les dirigeants de premier plan de Hamas sont ciblés de manière intensive, un débat s’ouvre sur les répercussions de ces assassinats sur les programmes et les positions politiques du mouvement, ainsi que sur leurs champs d’action. La question se pose donc : Hamas changera-t-elle ses positions et son programme politique? Entité sioniste vise-t-il réellement un tel changement? Ou la dynamique est-elle différente dans le cas de Hamas?
Examiner les implications des assassinats
En analysant l’évolution du mouvement Hamas et l’impact des assassinats sur ses leaders, on constate que la situation est particulière, pour diverses raisons liées aux objectifs du régime israélien et ses transformations, mais également à la nature même de Hamas. Parmi les points saillants de cette expérience palestinienne, on peut citer :
- Évanouissement des chances de solutions politiques : Les possibilités de règlement avec le gouvernement d’occupation s’amenuisent, compte tenu du refus du gouvernement israélien extrême de reconnaître les droits palestiniens.
- Ciblage général des dirigeants de Hamas : Les assassinats ont touché des leader de divers courants au sein du mouvement, qu’ils soient connus pour leur flexibilité politique ou non, montrant que le ciblage n’est pas dirigé vers des objectifs politiques précis, mais vise une élimination intégrale.
- Uniformité de la direction de Hamas : La structure de la direction intellectuelle et politique de Hamas rend difficile la distinction des positions concernant la résistance et l’occupation, car le mouvement est largement cohérent sur ces questions.
- Stagnation de la position arabe et internationale : Le monde arabe et la communauté internationale sont caractérisés par une phase de stagnation ou de neutralité face à la question palestinienne, sans qu’aucune partie ne semble intéressée par des solutions qui servent la cause palestinienne.
- Évolution du conflit vers une dimension régionale : Selon la perspective israélienne, le conflit a dépassé le cadre palestinien, devenant ainsi un conflit régional complexe, surtout avec l’implication de l’Iran et de ses alliés, ce qui le rend vital pour plusieurs parties.
Assassinats et stratégies de domination
Sur la base de l’expérience de Hamas, tout changement politique ou recul sur ses positions est peu probable à ce stade. Hamas a fait preuve d’une grande flexibilité politique en acceptant, dans son document politique de 2017 et le document de réconciliation nationale de 2005-2006, la création d’un État palestinien sur la base des frontières de juin 1967, dans le cadre d’un consensus national. Cependant, cette flexibilité n’a rien ajouté à la réalité palestinienne.
Entité sioniste a clairement déclaré que l’objectif de l’élimination des leaders de Hamas est leur destruction, leur affaiblissement et leur soumission, plutôt que d’exercer une pression pour atteindre des objectifs politiques. Benjamin Netanyahou a abordé cet objectif dans ses discours, soulignant la victoire absolue que cherche Entité sioniste, comparable à ce qui s’est passé en Allemagne et au Japon après la Seconde Guerre mondiale.
Le gouvernement d’occupation a également priorisé l’assassinat de dirigeants capables de mener des actions politiques, comme Salah Al-Arouri et Ismaïl Haniyeh, pour entraver leurs efforts politiques et dépeindre Hamas comme une entité terroriste extrême, justifiant ainsi la guerre sanglante d’Entité sioniste contre le mouvement et le peuple palestinien.