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Bészékiyan a-t-il utilisé le nom du guide pour gagner la confiance du parlement ?
**Téhéran** – Depuis l’élection du président iranien Masoud Bészékiyan lors des élections anticipées du 5 juillet dernier, de nombreuses attentes pointent vers des conflits potentiels entre ce président proche du courant réformateur et un parlement dominé par une majorité conservatrice.
Les premières confrontations
La semaine dernière, une première confrontation, et probablement la plus importante, s’est produite entre le président Bészékiyan et le parlement. Lors de la présentation de son gouvernement proposé, les discussions ont suscité des tensions lors du vote de confiance.
Les sessions de débat ont été marquées par des discours virulents de certains membres conservateurs, notamment des députés de Téhéran, Hamid Rasai et Amir Hossein Sabati, tous deux du parti « Front pour la pérennité de la Révolution islamique », proches de Saeed Jalili, qui se considère comme le « leader du gouvernement fantôme » en Iran.
Le soutien du guide
Juste avant le vote de confiance sur les ministres proposés, le président Bészékiyan a prononcé un discours devant le parlement afin de défendre son gouvernement. Il a affirmé une coordination avec le guide suprême Ali Khamenei ainsi que le président du parlement Mohammad Baqer Qalibaf concernant le choix des ministres.
Il a précisé que le guide avait approuvé tous les ministres proposés, en mentionnant particulièrement le nom de Abbas Araqchi, ministre des Affaires étrangères, ainsi que Abbas Salehi, ministre de l’Orientation et de la culture islamique, et Reza Salehi Amiri, ministre du Patrimoine culturel, du tourisme et de l’artisanat.
Une approbation surprenante
Après plusieurs jours de débats, de discours en faveur et défavorables, ainsi que la défense des ministres proposés, le parlement a surpris en approuvant tous les ministres recommandés par Bészékiyan, ce qui a été célébré par le courant réformateur à travers ses médias et réseaux sociaux.
Dans ce contexte, Mohammad Ali Abtahi, ancien vice-président de Mohammad Khatami, a considéré ce vote comme un signe positif pour l’avenir du pays dans une « ère d’espoir ».
Les tensions et réactions
Cependant, le courant conservateur n’a pas tardé à réagir aux déclarations du président concernant la coordination avec le guide dans le choix des ministres. Certains députés ont considéré que Bészékiyan avait mis le parlement face au guide, exploitant cette posture à son avantage.
Le député de Téhéran, Malek Sharyati, a qualifié les déclarations de Bészékiyan d’une « grande erreur », soulignant que son discours pourrait réduire le nombre de ministres en danger.
Analyse politique et implications futures
Le politologue Mostafa Faghihi a déclaré que les dynamiques observées entre Bészékiyan et Qalibaf rappellent celles entre l’ancien président Hassan Rouhani et l’ex-président du parlement Ali Larijani, qui avaient formé une alliance informelle pour marginaliser leurs concurrents radicaux.
La portée de cette approbation de la part du parlement pour le gouvernement de Bészékiyan soulève des interrogations quant à la continuité de cette collaboration jusqu’à la fin de son mandat, contrairement à l’expérience passée.
Les ministres controversés
Parmi les ministres critiqués par les conservateurs, on trouve le ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi, qui avait été au cœur des négociations qui avaient abouti à l’accord nucléaire de 2015, et Abdolnaser Hemmati, ancien président de la Banque centrale.
Ces choix de ministres reflètent des débats plus larges sur la thématique de l’alignement politique et la gestion des relations internationales de l’Iran dans le contexte actuel.