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Scholz annonce des expulsions de réfugiés accélérées après l’attaque de Solingen
Solingen, Allemagne | AFP | lundi 26/08/2024 – Le chancelier Olaf Scholz a promis lundi de « tout faire » pour accélérer les expulsions de réfugiés illégaux suite à l’attaque meurtrière de Solingen, qui a ravivé le débat autour de la politique migratoire et sécuritaire à l’approche des élections régionales clés.
Contexte de l’attaque à Solingen
L’auteur présumé de ce terrible attentat au couteau, survenu lors de festivités locales vendredi soir, est un Syrien de 26 ans, soupçonné d’avoir des liens avec l’organisation État islamique (EI). Après avoir été en fuite pendant 24 heures, il s’est rendu aux autorités, affirmant être responsable de ce crime.
Réactions politiques et engagement du chancelier
Sur les lieux du drame, le chancelier Scholz a pris l’engagement de durcir « très rapidement » la législation sur les armes et de « tout faire » pour expulser ceux qui ne devraient pas rester en Allemagne. Il a exprimé sa « colère » face à cet acte de « terrorisme contre nous tous », ciblant les « islamistes qui menacent notre coexistence pacifique ».
Des fleurs, des bougies et des messages de condoléances témoignent de l’émotion ressentie par les habitants de Solingen, une ville de 160.000 habitants située en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cet attentat survient à une semaine d’élections régionales cruciales dans deux États de l’Est de l’Allemagne.
Une escalade de la violence
L’histoire semble se répéter avec une autre attaque au couteau, perpétrée par un Afghan de 25 ans à Mannheim à la fin mai, peu avant les élections européennes du 9 juin. Cet assaut, qui visait un rassemblement anti-islam, a causé la mort d’un policier et a fait cinq blessés.
Cette situation fragilise un peu plus la coalition d’Olaf Scholz, déjà sous pression depuis plusieurs semaines pour expulser plus efficacement les déboutés du droit d’asile et reprendre les expulsions de délinquants vers l’Afghanistan et la Syrie. Les dernières données publiées par la police fédérale indiquent qu’en 2023, l’Allemagne n’a pu procéder qu’à l’expulsion de 21.206 personnes, loin des 53.000 initialement prévues.
La montée des inquiétudes au sein de la population
La perception que « l’État est complètement dépassé », véhiculée notamment par le parti d’extrême droite AfD, se renforce après cet attentat. Ursula Münch, politologue et directrice de l’Académie pour la formation politique, souligne cette inquiétude croissante au sein de la population.
Le suspect, identifié comme Issa Al H., est arrivé en Allemagne en décembre 2022 et faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie, d’où il devait déposer sa demande d’asile. L’AfD se positionne pour obtenir des résultats significatifs lors des élections régionales à venir, accusant les gouvernements successifs d’avoir engendré « le chaos » en accueillant trop d’immigrés.
Revendications et motivations du suspect
L’État islamique a revendiqué l’attentat, indiquant que l’assaillant avait agi « pour venger les musulmans de Palestine et de partout ailleurs », comme l’a rapporté leur organe de propagande Amaq. Une vidéo diffusée par le groupe montre un homme masqué, prétendument le suspect, faisant des menaces de mort.
Le parquet antiterroriste de Karlsruhe évoque des intentions meurtrières du suspect, indiquant qu’il avait planifié de « tuer le plus grand nombre possible de personnes ». Il a poignardé à plusieurs reprises et de manière ciblée des festivaliers dans le dos, le cou et le torse.
Ces dernières années, l’Allemagne a subi plusieurs attentats jihadistes, dont le plus meurtrier a eu lieu en décembre 2016 à Berlin, où une attaque au camion sur un marché de Noël a coûté la vie à 12 personnes. À Solingen, les attaques ont fait trois morts et plusieurs blessés, ravivant des tensions déjà présentes dans la société.