Table of Contents
Crise de la banque centrale retarde les salaires des Libyens
Dans les banques, les commerces et les entreprises à travers la Libye, une atmosphère de désarroi et de peur est palpable, révélant les coûts directs des conflits entre factions pour le contrôle de la Banque centrale de Libye. Les analystes préviennent que la situation pourrait se détériorer davantage.
Des transactions perturbées
Des Libyens interrogés par Reuters témoignent que, alors que les Nations Unies tiennent des réunions avec des chefs politiques rivaux pour tenter de résoudre la crise, de nombreuses transactions ordinaires semblent impossibles. Les salaires de nombreux fonctionnaires d’État ont également accumulé du retard.
Ahamd Suwailem, propriétaire d’une papeterie à Benghazi (est de la Libye), souligne que la conversion de fonds aux dates de paiement fixes est devenue problématique : « Les guichets ne fonctionnent pas à cause des dysfonctionnements de la banque centrale », dit-il, ajoutant que cela rend le transfert d’argent très incertain.
Un environnement économique difficile
Suwailem explique qu’il existe des dysfonctionnements dans les transferts d’argent, le taux du dollar étant instable, variant d’un jour à l’autre, et que la plupart des méthodes de paiement rencontrent des problèmes. Cela a conduit à des perturbations au sein de nombreuses entreprises.
Les autorités libyennes de l’ouest du pays ont récemment demandé aux banques de procéder au paiement des salaires des fonctionnaires, mais on ignore si la Banque centrale a pu exécuter ces instructions.
Tensions politiques et conséquences
L’origine de cette crise remonte à l’annonce par le président du Conseil présidentiel, Mohamed Menfi, de la révocation du gouverneur de la banque centrale, Sadek al-Kabir, ainsi que de la nomination d’un nouveau conseil d’administration, une décision normalement réservée aux organes législatifs selon les règles en vigueur.
Al-Kabir a rejeté cette décision avec le soutien des factions de l’est de la Libye, qui ont imposé un blocus sur la majorité de la production et de l’exportation de pétrole pour faire pression sur le gouvernement de Tripoli.
Incidence sur la vie quotidienne
Bien que le nouveau conseil ait été installé dans un bâtiment de la banque centrale, Al-Kabir semble maintenir le contrôle sur le site internet de la banque. Le nouveau conseil a demandé à Al-Kabir la bienvenue des codes nécessaires pour effectuer des transactions.
En plus de la crise liée à la banque centrale, la Libye fait face à une pénurie de liquidités qui dure depuis plusieurs années, rendant difficile l’accès à des billets de dinar et de dollar, même pour ceux ayant des comptes bien garnis.
Le manque aigu de carburant a également entraîné de longues files d’attente devant les stations-service. Les analystes attribuent cette pénurie à la contrebande, à la fermeture d’un champ pétrolier crucial pour une raffinerie, ainsi qu’à d’autres problèmes exogènes.
Mohammed Salem, un habitant de Misrata, exprime sa frustration : « Les citoyens sont épuisés d’attendre des jours, parfois jusqu’à trois, pour remplir leur réservoir de carburant… »