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Javier Milei défend son budget argentin 2025 au Parlement
Le président ultralibéral argentin, Javier Milei, a présenté dimanche son premier budget devant le Parlement, une initiative sans précédent pour un chef d’État. En dépit d’une salle peu remplie, il a réaffirmé son objectif de « déficit zéro », menaçant de mettre son veto à tout projet de loi qui mettrait en péril cet équilibre budgétaire.
Un discours engagé et historique
Cette présentation s’intègre dans un contexte de tensions persistantes entre le président Milei et le Parlement, qui a récemment vu plusieurs projets de loi en proie à des disputes. Lors de son intervention, Javier Milei a souligné l’importance d’atteindre ce fameux **« déficit zéro »**, déclarant que « rien n’est plus appauvrissant pour les Argentins que le déficit budgétaire ». Il a également annoncé son intention de changer de manière fondamentale la préparation des budgets à l’avenir.
> « Le déficit a toujours été le résultat d’une réflexion d’abord sur le montant à dépenser, puis sur comment le financer. Nous allons procéder à l’inverse », a-t-il détaillé.
Les détails chiffrés ont été communiqués en suite par divers médias, révélant un objectif de croissance de +5% pour 2025, après une prévision de récession de -3,8% pour 2024. Par ailleurs, l’inflation pour 2025 est prévue à +18,3%, après une estimation de +104,4% pour la fin de l’année en cours.
Un moment sans précédent et des réactions mitigées
Jamais auparavant un président argentin n’avait pris la parole devant le Parlement pour présenter le budget. Habituellement, cette responsabilité incombe au ministre de l’Économie. Ce geste symbolique a été qualifié d’**« historique »** par Javier Milei lui-même. Cependant, le président s’est adressé à une salle en grande partie déserte, de nombreux parlementaires de l’opposition choisissant de boycotter ce qu’ils ont perçu comme une **« mise en scène »**. Axel Kicillof, gouverneur péroniste de la province de Buenos Aires, a déclaré :
> « Milei est devenu un disque rayé. »
Il a critiqué les propositions du président comme étant une simple répétition des dogmes de l’austérité économique.
Tensions autour du financement des universités
La situation politique demeure tendue entre le gouvernement et le Parlement, où le petit parti libertarien du président Milei est en position minoritaire. Il a clairement indiqué qu’il opposera son veto à tout projet pouvant compromettre l’équilibre budgétaire. Un sujet de discorde majeur est le financement des universités. Récemment, le Sénat a adopté une loi visant à déclarer **« l’urgence budgétaire »** des établissements universitaires, mais Javier Milei a promis un **« veto total »** à cette initiative.
Austérité draconienne et ses impacts
Depuis son arrivée au pouvoir, Javier Milei a mis en œuvre une politique d’austérité radicale qu’il a qualifiée de **« plus grand ajustement de l’histoire de l’humanité »**. Couplée à une dévaluation de la monnaie, cette stratégie a inclus une réduction drastique des subventions et des suppressions d’emplois publics, permettant de restaurer un certain équilibre budgétaire.
Bien que ces mesures aient contribué à ralentir l’inflation, qui se stabilise autour de 4% par mois, le taux annuel reste élevé, atteignant +236,7% fin août. Malgré cela, les prévisions pour 2024 anticipent une contraction de -3,5% de l’économie, tandis qu’un regain de croissance à +5% est attendu pour 2025. Toutefois, cette hausse semble encore lointaine pour une population touchée par une pauvreté avoisinant les 50%.