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La Réserve Fédérale relâche sa politique monétaire avec une baisse de 0,5 point
Face aux signes de ralentissement économique, la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a décidé d’ajuster sa politique monétaire dans l’espoir de prévenir une récession tout en maintenant la solidité du marché du travail. C’est le mercredi 18 septembre que la Fed a annoncé une réduction significative de son taux directeur, le faisant passer à une fourchette de 4,75% à 5%. Il s’agit de la première baisse de cette ampleur depuis le début de la pandémie en 2020.
Un ajustement nécessaire face aux défis économiques
Depuis deux ans, la Fed avait maintenu son taux d’intérêt à des niveaux élevés, atteignant en juillet 2023 une fourchette de 5,25% à 5,50%, le plus haut niveau depuis 2001. Cependant, avec l’évolution favorable de l’inflation, qui est descendue à 2,5% en août 2023 par rapport à un pic de 9,1% en juin 2022, et les perspectives économiques plus inquiétantes, la banque centrale a choisi de modifier son approche.
Le comité de politique monétaire (FOMC) a indiqué dans un communiqué que cette décision était le reflet d’une « plus grande confiance dans la baisse durable de l’inflation vers 2% ». Par ailleurs, les responsables de la Fed ont observé un ralentissement sur le marché de l’emploi, avec un taux de chômage projeté à 4,4% pour 2024, en hausse par rapport aux prévisions de 4% établies en juin dernier.
Jerome Powell, président de la Fed, a souligné qu’avec un « ajustement approprié », il serait possible de conserver la « solidité du marché de l’emploi ». Toutefois, Michelle Bowman, gouverneure de la Fed, a plaidé pour une diminution plus modeste de 0,25 point, ce qui montre les divergences au sein du FOMC.
Impact immédiat sur les ménages et les entreprises
Cette baisse des taux devrait engendrer des conséquences directes sur les finances des ménages américains. Les taux hypothécaires, qui avaient atteint des sommets records en 2023 (jusqu’à 7,8% en octobre), pourraient désormais diminuer, facilitant ainsi l’accès à la propriété et revitalisant le marché immobilier. Parallèlement, les taux d’intérêt des crédits à la consommation devraient également baisser, offrant un soulagement aux consommateurs déjà éprouvés par la hausse des prix ces dernières années.
Cependant, les marchés financiers ont accueilli cette décision avec une certaine prudence. Wall Street a connu des variations, oscillant entre gains et pertes. Le S&P 500 a terminé la séance en recul de 0,3%, tandis que le Nasdaq a enregistré une légère baisse de 0,2%.
Des implications politiques à l’approche des élections présidentielles
La baisse des taux arrive à un moment crucial sur le plan politique, à moins de deux mois des élections présidentielles américaines. Bien que la Fed soit une institution indépendante, ses décisions peuvent avoir des impacts significatifs sur la scène politique.
Kamal Harris, candidate démocrate, a salué cette décision, affirmant qu’elle viendrait en aide aux ménages américains en matière de pouvoir d’achat. En revanche, Donald Trump a critiqué cette initiative, accusant la Fed de masquer la mauvaise santé de l’économie sous la présidence démocrate. Selon lui, la Fed n’assouplirait sa politique monétaire que parce que « l’économie n’est pas bonne, sinon ils ne seraient pas en mesure de le faire », a-t-il déclaré lors d’un discours à Flint, Michigan.
Un mouvement dans un contexte mondial
La Fed est l’une des dernières banques centrales à procéder à une réduction de ses taux, suivant ainsi l’exemple de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre, qui ont effectué des réductions ces derniers mois. En Europe, les banques centrales continuent de surveiller attentivement l’évolution des marchés face à des perspectives économiques incertaines, bien que les niveaux d’inflation demeurent relativement élevés.
Aux États-Unis, la Fed a annoncé qu’elle pourrait envisager d’autres baisses de taux d’ici la fin de 2024, avec une prévision d’un nouvel abaissement de 0,5 point. Toutefois, la politique monétaire américaine restera mesurée, les responsables de la Fed insistant sur le fait qu’aucune décision ne sera prise hâtivement et sera évaluée « réunion par réunion ».