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Tensions en Nouvelle-Calédonie : un 24 septembre sous surveillance

par Chia
France, Nouvelle-Calédonie

Tensions à venir en Nouvelle-Calédonie le 24 septembre

Des heurts sont redoutés ce mardi 24 septembre, date qui commémore la prise de possession de l’archipel par la France en 1853. À la veille de cette journée symbolique, reportage sur le Caillou.

Un climat d’inquiétude à l’approche du 24 septembre

L’approche du 24 septembre fait planer des craintes au sein de la communauté pro-française en Nouvelle-Calédonie, alors que des chefs coutumiers kanaks ont annoncé leur intention de déclarer l’indépendance. Depuis le 13 mai dernier, le territoire est en proie à une insurrection.

Après quelques semaines de calme relatif, l’annonce récente du décès par balles de deux hommes lors d’une opération de gendarmerie a ravivé la colère des jeunes kanaks. Bien que la situation ne soit pas comparable aux violences des premiers jours d’émeutes, des barricades ont refait surface : feux de poubelles et caillassages visant les forces de l’ordre ont marqué la nuit.

Couvre-feu renforcé à travers le territoire

En réponse à ces tensions, le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a mis en place un dispositif de sécurité renforcé depuis samedi. Environ 6 000 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers sont mobilisés sur l’ensemble du territoire. Un couvre-feu strict a été instauré, interdisant tout déplacement entre 18 heures et 6 heures du matin. La vente d’alcool, le transport d’armes, ainsi que les rassemblements sont également prohibés.

Ce renforcement des mesures de sécurité souligne l’importance de cette date, qui alimente les tensions. Le 24 septembre 1853, l’amiral Auguste Febvrier-Despointes prenait possession de ces terres au nom de la France, tandis que certains leaders kanaks prévoient une déclaration unilatérale de souveraineté sur leurs territoires coutumiers pour le 24 septembre 2024.

Un geste symbolique de revendication

Pour ce mardi 24 septembre, les responsables indépendantistes évoquent un événement de faible ampleur. Marcel Toyon, un acteur clé de la mobilisation indépendantiste, appelle à ne pas céder aux rumeurs et insiste sur le fait qu’il ne s’agira que de la « souveraineté des chefferies ». Sur l’île de Maré, une cérémonie marquera la « déclaration unilatérale de souveraineté des chefferies », considérée comme un acte symbolique pour rappeler que la prise de possession en 1853 n’était pas légitime.

Dans le quartier de Magenta, souvent le théâtre d’affrontements entre jeunes et forces de l’ordre, un militant kanak souligne l’importance de cette lutte au-delà de la simple question politique. Pour lui, il s’agit d’une reconnaissance de l’identité kanake et des milliers d’années d’histoire avant l’arrivée des colons.

Slogans et sentiments mitigés dans la population

Les slogans anti-blancs qui se répandent depuis quatre mois compliquent le discours de ceux cherchant à établir un dialogue. Certains, comme Maurice, expriment leur frustration face à un prétendu vivre-ensemble qui, selon lui, n’a jamais été partagé. D’autres, cependant, prônent l’optimisme malgré les barricades et les tensions. Mathieu, un entrepreneur installé en Nouvelle-Calédonie, reste convaincu d’un avenir multiculturel, appelant à mettre en avant ce qui unit plutôt que ce qui divise.

Bien que de nombreux habitants aient quitté l’archipel depuis le début des troubles, les statistiques restent floues. Élise Desmazures, directrice de l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee), souligne qu’il faudra attendre le recensement, prévu pour 2025, pour obtenir une vision claire de la situation démographique.

En attendant, le 24 septembre sera marqué par des drapeaux tricolores et kanaks côte à côte, symbolisant deux peuples cohabitant sans toujours se comprendre ni se mélanger.

Les prénoms des témoins ont été modifiés.

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