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Les correctifs logiciels, cause de 20 % des rappels automobiles

by Chia
France, USA

Rappels automobiles : la montée des préoccupations liées aux logiciels

Les véhicules modernes, désormais considérés comme des logiciels évolutifs sur roues, soulèvent de nouvelles questions de sécurité. Une étude récente révèle que plus de 20 % des rappels automobiles sont causés par des correctifs logiciels, mettant en lumière la complexité croissante et la dépendance accrue à la technologie dans le secteur automobile. Cette tendance souligne non seulement l’évolution de la voiture moderne, mais aussi les enjeux cruciaux liés à la sécurité des véhicules, aux responsabilités des fabricants et à l’avenir de leur conception.

Une augmentation significative des rappels liés aux logiciels

Autrefois, un rappel automobile représentait un véritable casse-tête pour les conducteurs, qui devaient se rendre chez un concessionnaire et attendre des réparations. Aujourd’hui, de nombreux correctifs peuvent être appliqués via des mises à jour automatiques, rendant le processus moins contraignant. Cependant, le nombre de rappels a fortement augmenté, avec plus d’un véhicule sur cinq étant concerné par des défaillances logicielles. Cette conclusion provient d’une analyse menée par le cabinet d’avocats DeMayo Law, basée sur des données collectées par la NTHSA (National Highway Traffic Safety Administration) sur une période de dix ans.

En 2014, seuls 34 des 277 rappels identifiés étaient attribués à des correctifs logiciels, représentant environ 12 à 13 % jusqu’en 2020. En 2022, ce chiffre a grimpé à près de 22 %, et l’année suivante, il a franchi la barre des 23 %. Les principaux constructeurs émettant des rappels liés aux logiciels incluent Chrysler, Ford et Mercedes-Benz, avec Tesla figurant également parmi les fabricants concernés.

Les principales défaillances logicielles à l’origine des rappels

Selon cette étude, les systèmes électriques représentent le domaine le plus problématique. Ils constituent le deuxième type le plus fréquent de rappel en matière de réparations, juste après le rappel massif des airbags Takata, qui a touché plus de 100 millions de voitures au monde. D’autres systèmes affectés comprennent les caméras de recul, les groupes motopropulseurs et les éclairages extérieurs.

Il est impératif de noter que tous les rappels motivés par des corrections logicielles ne visent pas nécessairement à résoudre des problèmes logiciels. Par exemple, le récent rappel du Jaguar I-Pace a été initié en raison d’incendies de batterie, mais la solution a consisté en une simple mise à jour logicielle limitant légèrement la capacité de charge de la batterie.

Les composants logiciels concernés par les rappels

  • Systèmes électriques : Pannes fréquentes et problèmes d’intégration en font le système le plus souvent rappelé.
  • Caméras de recul : En 2023, les défaillances logicielles de ces caméras ont entraîné des rappels pour plus de 1,3 million de véhicules.
  • Unités de contrôle des freins : Cruciales pour la sécurité, des défauts logiciels dans ces unités ont conduit au rappel de plus de 4,6 millions de véhicules.
  • Modules de commande du groupe motopropulseur : Environ 1,7 million de véhicules ont été rappelés en raison d’erreurs logicielles affectant les performances du moteur.
  • Modules de contrôle du moteur : Environ 677 714 véhicules ont été rappelés suite à des problèmes logiciels dans ces modules.
  • Calculateurs d’injection de carburant : Des défauts logiciels affectant l’efficacité du carburant ont entraîné le rappel d’environ 437 032 véhicules.

Conséquences pour les propriétaires de véhicules

La prévalence croissante des correctifs logiciels transforme significativement le processus de rappel pour les propriétaires. De nombreuses voitures modernes sont maintenant capables de recevoir des mises à jour en temps réel, permettant aux constructeurs de déployer des correctifs sans que les propriétaires aient à se déplacer. Bien que ce système soit pratique, il engendre également de nouveaux défis, notamment des préoccupations de sécurité. Des propriétaires ont signalé que certaines mises à jour destinées à résoudre des problèmes avaient, au contraire, provoqué d’autres dysfonctionnements.

Vers un futur technologique complexe dans l’automobile

Alors que l’industrie automobile évolue vers des véhicules de plus en plus définis par logiciel, la dépendance à des systèmes logiciels complexes continuera de croître. Cela impose aux fabricants de s’assurer que des tests logiciels rigoureux et des mesures de cybersécurité solides sont en place pour éviter des failles potentielles pouvant compromettre la sécurité des utilisateurs.

Globalement, une étude menée par JD Power en août 2023 indique que les clients ne perçoivent pas toujours l’ajout de nouvelles technologies comme une amélioration de leur expérience de conduite. Bien que certaines technologies soient appréciées, d’autres sont jugées inutiles ou peu intuitives, renforçant la nécessité pour les constructeurs d’offrir une interface utilisateur simple et efficace.

Alors que les rappels dus aux logiciels continuent d’augmenter, cette mutation souligne l’importance d’un investissement accru dans le développement et les tests logiciels, ainsi qu’une collaboration étroite entre les constructeurs et les entreprises technologiques. Les défis découlant de cette complexité croissante pourraient bien redéfinir l’avenir de l’industrie automobile.

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