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L’Irak en Danger de Retrait des Droits des Femmes

by Sara
L'Irak en Danger de Retrait des Droits des Femmes
Irak

La situation des droits des femmes en Irak est menacée par un projet de loi qui pourrait ramener le pays vers des politiques sectaires régressives. Le 4 août, le parlement irakien a débattu d’un texte de loi permettant à la doctrine religieuse de régir des affaires privées, notamment les mariages et la garde des enfants. Cela représente un revers pour les droits des femmes dans un pays qui a été un précurseur de l’égalité des genres dans le monde arabe.

Un bilan historique des droits des femmes en Irak

Dans les années 1950, l’Irak a vu l’émergence de figures féminines importantes, comme Sabiha AlShaikh Daood, la première juge, nommée en 1956, et Nazima al-Dulaimi, la première ministre, en 1959. Malgré une forte influence religieuse, des lois civiles ont été mises en place pour régir les affaires personnelles, jusqu’à présent.

Les implications du projet de loi

Le projet de loi vise à modifier la législation familiale irakienne, qui repose actuellement sur une combinaison de lois islamiques et civiles, en donnant la priorité aux lois sectaires. Si adoptée, cette loi pourrait établir des âges minimaux de mariage et des règles de garde des enfants différents selon les sectes. Par exemple, certaines écoles de jurisprudence chiites pourraient permettre un mariage dès l’âge de 9 ans, et la garde d’enfants de 2 ans pourrait automatiquement revenir au père.

Une division sectaire croissante

Cette initiative pourrait aggraver la division entre les Irakiens selon leur secte. Au lieu d’une loi unique s’appliquant à tous, les croyances sectaires pourraient primer sur la loi civile. Cela renforcerait le sectarisme qui a affecté les institutions irakiennes ces deux dernières décennies. Le texte actuel stipule que les Irakiens suivraient l’autorité religieuse la plus élevée, ce qui pourrait exacerber les tensions entre les différentes communautés.

L’héritage de la loi de 1959

La loi de 1959 sur le statut personnel est considérée comme l’une des plus progressistes du Moyen-Orient, établissant l’âge légal du mariage à 18 ans et interdisant les mariages forcés. Malgré ces avancées, plusieurs partis politiques islamistes cherchent à la diluer depuis des années, des discussions sur ces amendements ayant déjà eu lieu à plusieurs reprises au cours des deux dernières décennies.

Perspectives d’avenir

Bien que la deuxième lecture du projet de loi ait été reportée en septembre en raison d’une montée des critiques de la part de la société civile et d’une minorité de parlementaires, le texte n’a pas été complètement abandonné. Les débats actuels évoquent la possibilité de fixer l’âge légal du mariage à 15 ans, mais ne répondent pas aux préoccupations concernant l’empiètement des lois sectaires sur les droits des citoyens irakiens. Alors que l’Irak est moins présent dans l’actualité internationale, les fondements de son système politique et les forces théocratiques qui le sous-tendent laissent présager des problèmes à long terme.

A man shields his face while grimacing and holding up a yellow flag.

Visitors take pictures in front of portraits of Chinese leaders at an exhibition marking the 70th anniversary of the founding of the People’s Republic of China, in Beijing on Sept. 26, 2019.

U.S. President Joe Biden waves from a podium.

A photo illustration shows a China-flagged shipping container inside a glass bottle.

Droits Des Femmes | Irak | Loi Sectaire | Égalité Des Sexes

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