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Chaque semaine, _Alternatives Economiques_ sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité économique. Ce nouveau graphorama aborde des sujets variés tels que la baisse du chômage et son impact sur la précarité, les défis d’investissement public en Allemagne, l’augmentation de l’insécurité numérique en France et la transition énergétique des bus.
La baisse du chômage n’a pas fait diminuer la précarité
Malgré une baisse du chômage, le taux de précarité reste alarmant. En quarante ans, la précarité du travail a été multipliée par deux, avec 16 % des salariés en 2023 ayant un statut instable, incluant des missions d’intérim, des CDD ou des contrats d’apprentissage. En 1980, ce chiffre était seulement de 7 %.
Ce phénomène, particulièrement marqué dans les années 1980 et 1990, semble se stabiliser à un niveau élevé. Cette situation est jugée _« étonnante »_ par le Centre d’observation de la société, qui souligne que la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est liée à une forte augmentation des apprentissages.
La politique actuelle, qui envisage de réduire les objectifs budgétaires, pourrait aggraver la situation des jeunes, notamment ceux de moins de 25 ans, dont le taux de précarité dépasse 50 % et qui sont souvent les premiers touchés lors d’une hausse du chômage.
L’Allemagne en panne d’investissements publics
L’effondrement d’un pont à Dresde en septembre dernier met en lumière le sous-investissement public chronique en Allemagne. Malgré un faible déficit budgétaire de 2,5 % du PIB et une dette de 63,6 %, la faiblesse des investissements publics est préoccupante.
Entre 2000 et 2023, l’Allemagne n’a consacré en moyenne que 2,3 % de son PIB à ces investissements, se classant en dernière position dans la zone euro. Le FMI a noté que les investissements publics ont diminué depuis les années 1990, peinant à compenser la dépréciation des infrastructures.
Pour mettre à niveau ses infrastructures, le pays devra dépenser environ 600 milliards d’euros dans les dix prochaines années, selon l’institut allemand IW.
L’insécurité numérique augmente
Les atteintes numériques, telles que l’escroquerie en ligne et le cyberharcèlement, sont en forte augmentation. Selon les données du ministère de l’Intérieur, les signalements aux forces de police ont augmenté de 40 % depuis 2019. Ces infractions incluent principalement des atteintes aux biens, comme les escroqueries et le « smishing », qui consiste à obtenir des informations sensibles via des SMS.
Les atteintes ciblant les personnes, comme le harcèlement et les menaces, ainsi que les cyberattaques utilisant des rançonlogiciels, sont également en forte hausse. Avec la numérisation croissante, cette tendance ne semble pas prête de s’inverser.
Les bus aussi démarrent leur transition énergétique
Dans un contexte de transition énergétique, plus de la moitié des bus en France utilisent désormais des « énergies alternatives au tout gazole », révèle l’Union des transports publics et ferroviaires (UTPF). La part des autobus diesel a chuté de 61 % en 2022 à 49 % en 2024.
Cependant, le gaz fossile et les motorisations hybrides continuent de représenter une part significative, tandis que l’électrique, bien que doublée, reste à un niveau modeste de 8 %. Par rapport à la Chine, où plus de 40 % des flottes sont électriques, la France doit intensifier ses efforts.
À partir de 2025, tous les nouveaux bus pour les réseaux de plus de 250 000 habitants devront être classés à « faibles émissions », bien que cette catégorie inclut encore le gaz fossile.