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Bananques espagnoles financent des armes israéliennes à Gaza
En octobre 2024, le Centre Delàs d’études pour la paix a publié un rapport intitulé : « La banque armée et sa responsabilité partagée dans le génocide à Gaza : financement des entreprises qui fabriquent les armes utilisées dans les massacres contre la population palestinienne ». Ce centre espagnol se concentre dans son rapport sur le rôle des banques dans le financement des entreprises de fabrication d’armes utilisées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza.
Analyse approfondie des financements
Le rapport, élaboré par une équipe de chercheurs, s’appuie sur des données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) et d’autres sources. Il analyse 3 606 transactions financières liées aux entreprises de fabrication d’armes et aux banques qui les financent. Douze institutions financières espagnoles, dont Santander et BBVA, sont identifiées comme les principaux bailleurs de fonds de ces entreprises.
Les auteurs du rapport ont obtenu les données financières par le biais de collaborations avec des entités spécialisées dans la collecte et l’analyse de données financières, comme la société Profundo, ainsi qu’en utilisant des bases de données financières telles que Bloomberg et Refinitiv Eikon. Les données ont été mises à jour en août 2023 et juin 2024.
Une relation éthique questionnée
Ce rapport met en lumière la relation peu éthique entre les banques et les entreprises d’armement, en soulignant la responsabilité des institutions financières dans les crimes systématiques contre l’humanité commis par Israël à Gaza, qualifiés de génocide par des experts et la Cour internationale de justice.
Le document comprend des sections qui documentent les exportations d’armes vers Israël au cours de la dernière décennie, démontrant le rôle des institutions financières, notamment des banques espagnoles et internationales, dans le financement des entreprises d’armement et l’impact de cela sur Gaza en termes de pertes humaines et matérielles.
Le concept de « banque armée »
Le rapport offre une vue d’ensemble sur le concept de « banque armée », un terme utilisé pour décrire les institutions financières et les banques qui financent les entreprises de fabrication d’armes utilisées dans les conflits armés. Il présente l’historique de ce financement depuis 2008, clarifiant que les banques ne sont pas de simples intermédiaires financiers, mais participent indirectement à l’escalade des conflits en soutenant les industries militaires.
Malgré sa légalité dans la plupart des pays, ce type de financement est de plus en plus critiqué par les organisations de la société civile et les droits de l’homme pour son rôle dans la perpétuation des conflits violents.
L’armement d’Israël et le rôle des grandes puissances
Selon le rapport, les États-Unis sont le principal fournisseur d’armes à Israël, incluant des avions de chasse F-16 et F-35 ainsi que des missiles de précision tels que le GBU-39, utilisés dans des frappes aériennes sur des zones résidentielles à Gaza. D’autres pays comme l’Allemagne et l’Italie jouent également un rôle significatif dans l’approvisionnement d’Israël en véhicules blindés et en systèmes de défense, augmentant le nombre de victimes civiles en raison de l’utilisation de ces armes dans des attaques contre des zones civiles.
Impact sur les civils à Gaza
Le rapport aborde l’impact des armes exportées sur les civils à Gaza, soulignant leur utilisation dans des frappes aériennes ciblant des écoles, des hôpitaux et des zones résidentielles. Des exemples détaillés sont fournis sur l’utilisation des avions de chasse F-35 et des missiles GBU-39, qui touchent principalement des civils malgré les prétentions de cibler des objectifs militaires.
Parmi les attaques notables, l’assaut sur le quartier de Shuja’iyya à Gaza a causé la mort de plus de 70 civils, en détruisant des dizaines de maisons. Le rapport indique également que les frappes aériennes ne sont pas le seul moyen d’utilisation de ces armes, les canons M109 Howitzer financés par la banque Santander ayant également été employés pour détruire des infrastructures vitales.
Les motivations des banques derrière ces financements
Mais qu’est-ce qui pousse ces banques à conclure de tels accords mortels ? Le 29 décembre 2023, le gouvernement sud-africain a intenté une action en justice contre Israël devant la Cour internationale de justice, l’accusant de génocide à Gaza, suivie par d’autres pays plus tard. La situation est encore en cours d’examen par les juges de la cour.
Malgré les nombreuses preuves de crimes de guerre et de génocide documentées par des rapports d’organisations internationales, les banques semblent ne pas prendre ces informations au sérieux, poursuivant leurs transactions financières. Les banques cherchent à faciliter les opérations financières des entreprises d’armement, motivées principalement par la rentabilité financière, réalisant d’énormes bénéfices en offrant des prêts et en achetant des actions dans des entreprises d’armement.
Recommandations du rapport
Le rapport propose plusieurs recommandations pour réduire l’impact du financement bancaire sur le soutien à la guerre de génocide à Gaza, incluant l’imposition d’un embargo sur le financement des entreprises de fabrication d’armes utilisées, ainsi que la demande d’enquêtes internationales pour imposer des sanctions aux banques impliquées, y compris des amendes et des restrictions sur leurs activités. De plus, il encourage les institutions financières à adopter des politiques d’investissement éthiques axées sur le financement des industries durables qui contribuent au développement humain et à la paix.
Cependant, ces recommandations font face à de nombreux défis liés à la cupidité financière et aux intérêts politiques des pays, souvent au détriment des valeurs éthiques et des droits de l’homme. L’application de ces politiques nécessite une volonté politique forte et une coopération internationale, mais pourrait rencontrer la résistance des banques qui estiment que ces mesures pourraient affecter négativement leurs bénéfices.