Home ActualitéLégislatives en Géorgie : un scrutin contesté entre deux camps

Législatives en Géorgie : un scrutin contesté entre deux camps

by Sara
Géorgie

Les élections législatives en Géorgie, qui se sont tenues le 26 octobre 2024, ont suscité une vive controverse entre les deux principaux camps politiques. Le Rêve géorgien, un parti conservateur pro-russe dirigé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, et une alliance d’opposition pro-européenne se disputent désormais la victoire, chacun revendiquant des résultats favorables basés sur des sondages de sortie des urnes.

Des résultats contestés

Selon différents sondages à la sortie des bureaux de vote, l’alliance d’opposition a affirmé avoir remporté 51,9 % des suffrages, tandis que le Rêve géorgien aurait obtenu 40,9 %. « La Géorgie européenne gagne avec 52 % des voix, malgré les tentatives de truquer les élections (…) Je suis fière et confiante en notre avenir européen ! », a déclaré la présidente Salomé Zourabichvili.

En revanche, un sondage diffusé par une chaîne proche du gouvernement annonçait une victoire du Rêve géorgien avec 56,1 % des voix contre 35,2 % pour l’opposition.

Les résultats officiels préliminaires sont attendus dans la soirée, tandis que Bruxelles a souligné que l’issue de ces élections pourrait influencer les aspirations de la Géorgie à rejoindre l’Union européenne.

Incidents et tensions

Le scrutin a été surveillé par des observateurs internationaux et a été marqué par plusieurs incidents, notamment des allégations de bourrage d’urnes. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des irrégularités survenues dans le village de Sadakhlo, ce qui a conduit la commission électorale à annuler les votes dans ce bureau.

L’opposante Tina Bokoutchava a accusé le Rêve géorgien de « miner le processus électoral », des accusations que le parti au pouvoir a niées. Des incidents violents dans plusieurs bureaux de vote ont conduit Salomé Zourabichvili à demander une intervention du ministre de l’Intérieur.

Risques de troubles post-électoraux

Des experts ont averti d’un risque de troubles post-électoraux si le parti au pouvoir tentait de s’accrocher au pouvoir, quel que soit le résultat des élections. En cas de victoire, l’alliance d’opposition a promis des réformes électorales et judiciaires, ainsi qu’une nouvelle élection dans un an pour mieux refléter la volonté des électeurs.

Le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, est critiqué pour son rapprochement avec la Russie et son éloignement des alliances occidentales.

Craintes de « ukrainisation »

Dans un contexte géopolitique tendu, le parti au pouvoir a présenté sa campagne comme essentielle pour éviter une « ukrainisation » de la Géorgie. Bidzina Ivanichvili a dénoncé l’Occident, le qualifiant de « parti mondial de la guerre », et a mis en garde contre le risque d’une escalade des tensions.

Les répercussions de la guerre de 2008 avec la Russie restent présentes, avec l’installation de bases militaires russes dans les régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.

Réactions et tensions avec l’Occident

La Géorgie a récemment été le théâtre de manifestations contre une loi sur « l’influence étrangère », inspirée d’une législation russe, et contre des lois limitant les droits des personnes LGBT+. Ces développements ont entraîné un gel du processus d’adhésion à l’UE et des sanctions américaines contre des responsables géorgiens.

Des personnes votent lors des élections législatives à Tbilissi, en Géorgie, le 26 octobre 2024.

Le milliardaire géorgien Bidzina Ivanichvili, à la tête du parti au pouvoir Rêve géorgien, lors du dernier meeting de campagne à Tbilissi le 23 octobre 2024.

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