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Le gouvernement a annoncé, dimanche 27 octobre, un plan visant à réaliser cinq milliards d’euros d’économies dans le cadre de la fonction publique pour le budget 2025, qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir de lundi. Ces économies devraient être obtenues en révisant les règles entourant les arrêts-maladies, ainsi qu’en réduisant les dépenses dans divers secteurs.
Mesures d’économies annoncées
Parmi les mesures envisagées, on trouve une réduction des financements pour l’aide au développement, la culture, et des dispositifs de soutien au verdissement des véhicules. Ces changements seront intégrés par voie d’amendements au projet de loi de finances 2025, dans le cadre d’un effort global de 60 milliards d’euros destiné à restaurer l’équilibre budgétaire et à ramener le déficit à 5 % du PIB.
Sur ce total, 20 milliards d’euros proviendront d’une augmentation des impôts et 40 milliards de la réduction des dépenses, dont 20 milliards pour l’État. Les 15 milliards d’euros restants étaient déjà prévus dans les projets de budget de l’État et de la sécurité sociale, laissant 5 milliards d’euros à détailler.
Changements dans les arrêts-maladies
La fonction publique est appelée à réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies grâce à des modifications des règles relatives aux arrêts-maladies. Les jours de carence passeraient à trois jours, contre un jour actuellement, et la rémunération durant les trois premiers mois d’un congé maladie ordinaire serait plafonnée à 90 % au lieu de 100 %.
Selon le cabinet du ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, cette approche vise à aligner le secteur public sur les pratiques du secteur privé. Un rapport a estimé que le plafonnement à 90 % permettrait d’économiser 900 millions d’euros, tandis que l’augmentation des jours de carence représenterait 289 millions d’euros d’économies.
Les services ministériels ont également noté une forte augmentation de l’absentéisme dans la fonction publique, passant de 43 millions de jours d’absence en 2014 à 77 millions en 2022, soit près de 80 % d’augmentation.
Réduction de voilure
Pour atteindre les cinq milliards d’euros d’économies, 2,6 milliards d’euros proviendront de l’annulation d’une partie significative de la réserve de précaution des ministères, à l’exception de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice, de l’Enseignement supérieur et des Outre-mer.
En outre, un milliard d’euros sera destiné à des « économies ciblées » incluant 640 millions d’euros de diminution pour l’aide au développement, 55 millions pour la culture, et 300 millions pour les dispositifs de verdissement des véhicules. Cette dernière enveloppe sera ainsi réduite à 700 millions d’euros, complétée par des aides via les certificats d’économie d’énergie.
Concernant l’aide au développement, cette coupe s’ajoute à une baisse de 21 % déjà prévue pour le budget 2025. Toutefois, le cabinet ministériel a souligné que les crédits 2025 restent supérieurs de 1,2 milliard d’euros par rapport à 2017, indiquant une réduction de voilure plutôt qu’un abandon de l’ambition.
Enfin, environ 300 millions d’euros supplémentaires seront prélevés dans la trésorerie de certains opérateurs excédentaires tels que les agences de l’eau et l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI).