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La crémation est en forte hausse en France, particulièrement dans l’Est du pays. En seulement quarante ans, cette pratique a réussi à s’imposer dans les mœurs, atteignant désormais un taux de 40 %. Les demandes de crémation sont particulièrement élevées dans le Grand Est, ce qui incite certaines villes à construire de nouveaux équipements.
Une évolution significative des pratiques funéraires
Si en 1980, le taux de crémation en France n’était que de 1 %, il a connu une progression spectaculaire pour atteindre 40 % aujourd’hui. Chaque année, environ 250 000 crémations sont réalisées. Le déclin de l’influence religieuse et le manque d’espace dans les cimetières sont des facteurs qui expliquent cet intérêt croissant. Cependant, d’autres raisons sont également en jeu.
« Le taux de crémation augmente régulièrement en France, pour des raisons d’évolution des mentalités, de dématérialisation du souvenir, et de l’éclatement de la cellule familiale », explique Michel Kawnik, fondateur et directeur de l’association française d’information funéraire (Afif). Certaines régions, comme le Grand Est, affichent des taux de crémation encore plus élevés en raison de facteurs historiques et religieux.
Une pratique répandue dans le Grand Est
Dans le Grand Est, plus d’un défunt sur deux est désormais crématisé, faisant de cette région celle où cette pratique est la plus commune. À Haguenau, par exemple, plus de 60 % des défunts choisissent la crémation. Isabelle Deutschmann, adjointe au maire, souligne que cette tendance est de plus en plus marquée.
Pour répondre aux « longues listes d’attente » des familles devant les crématoriums de Strasbourg ou de Moselle, une nouvelle installation a été inaugurée à Haguenau. Cela s’ajoute aux nombreux crématoriums déjà présents en France, qui sont plus de 200.
Un choix socialement diversifié
Dans le sud de l’Alsace, près de Mulhouse, deux crématoriums se situent à seulement trois kilomètres l’un de l’autre. Le premier a été établi en 1978, à une époque où la crémation était peu courante. Aujourd’hui, cette pratique est choisie par toutes les catégories sociales, de l’ouvrier au PDG. Cependant, il existe encore des religions, comme le judaïsme et l’islam, où la crémation n’est pas acceptée.
D’après Ingrid Bourgeois-Muller, cheffe des affaires funéraires de Mulhouse, la crémation permet d’éviter d’imposer à ses proches la « charge » de l’entretien d’une tombe. Ce choix est également perçu comme offrant « plus de liberté ».
Des raisons écologiques et pratiques
Le coût et l’organisation de la crémation sont également des éléments qui contribuent à sa popularité. Selon une étude récente, 51 % des sondés préfèrent la crémation pour leurs obsèques, contre 30 % pour un enterrement. De plus, 24 % affirment qu’ils choisissent cette option pour « ne pas embarrasser la famille ». Des considérations écologiques entrent également en jeu, avec des cercueils en matériaux moins polluants proposés.
À Haguenau, Isabelle Deutschmann témoigne de sa propre décision d’opter pour la crémation. Elle souligne l’importance de discuter de ces choix à l’avance pour faciliter les choses pour ses proches.