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Le statut de freelance n’a jamais autant séduit qu’actuellement, avec près de 6 salariés sur 10 qui envisagent de franchir le pas dans les 2 à 3 années à venir. Cependant, cette flexibilité et cette liberté offertes par ce statut s’estompent en partie lorsqu’il s’agit de parentalité. Cet aspect, souvent négligé par les pouvoirs publics, nécessite une attention urgente alors que la France est confrontée à une baisse alarmante de la natalité.
Pour relancer la natalité, n’oublions pas les freelances
Selon l’INSEE, le taux de natalité français a chuté de 6,6% entre 2022 et 2023, représentant près de 20% de moins qu’en 2010, année où les naissances atteignaient un pic. Ces statistiques soulignent l’urgence d’un « réarmement démographique » que le Président de la République souhaite mettre en place. Plusieurs solutions, telles que les congés de naissance, les check-up fertilité et un meilleur accès à la PMA, sont envisagées. Toutefois, la question de la parentalité des freelances est totalement omise, alors qu’ils constituent la catégorie de travailleurs dont la croissance est la plus rapide en France, avec une augmentation de 110% en seulement 10 ans.
Les raisons pour lesquelles les Français hésitent à fonder une famille ne se limitent pas à la baisse de fertilité. Un manque de soutien de l’État amplifie ce phénomène, et les freelances sont particulièrement désavantagés. Ils ne bénéficient pas des mêmes droits que les salariés, avec de nombreux dispositifs conditionnés à des critères de revenus stables. Par exemple, l’indemnisation du congé maternité est plafonnée à 60 € par jour pour une indépendante, alors qu’elle peut atteindre 100% de la rémunération pour une salariée. De plus, les freelances rencontrent des difficultés pour accéder au congé pathologique ou aux aides de garde d’enfants, et les indépendantes doivent mettre leur société en sommeil pour obtenir des aides. Pourquoi ne pas envisager un travail à temps partiel avec une allocation réduite, étant donné que les allocations sont déjà plafonnées ?
Indéparents, un statut qui exige une grande discipline
Être freelance est un choix fort qu’il faut assumer sur le long terme, mais aucun statut professionnel ne devrait empêcher un couple de s’engager dans un projet parental, surtout à un moment où une reprise démographique est cruciale pour notre pays. De nombreux freelances se voient contraints de choisir entre leur carrière et leur désir d’enfants, reportant souvent ce projet pour éviter des complications. À l’ère des nouveaux modes d’emploi, des naissances de plus en plus tardives et d’une fertilité en déclin, il est temps que l’État prenne des mesures pour que chacun puisse envisager la parentalité dans de meilleures conditions.
Les freelances doivent donc redoubler d’efforts pour s’organiser. La gestion du temps devient essentielle pour équilibrer travail et parentalité. Les familles monoparentales, par exemple, face à ces défis, peuvent trouver cette tâche particulièrement complexe. Pour alléger cette charge, il est nécessaire de repenser ses méthodes de travail, en adoptant des modèles asynchrones ou des forfaits. Ce type de fonctionnement peut permettre de mieux gérer les contraintes parentales tout en maintenant une activité financière suffisante, souvent cruciale pour l’équilibre familial.
Solutions et soutien entre indépendants
D’autres solutions pourraient être envisagées pour faciliter la vie quotidienne des freelances, telles que des modes de garde subventionnés adaptés aux indépendants ou le développement de crèches avec des horaires flexibles et la possibilité de réserver à la carte. S’entourer d’autres parents freelances partageant des expériences similaires peut également s’avérer bénéfique. Le partage de bonnes pratiques est indispensable pour vivre pleinement la parentalité plutôt que de la subir.
