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Un rapport interne a récemment mis en lumière des critiques concernant l’égalité de traitement dans le soutien de l’armée aux événements civils en Suisse. Ce document, publié par le Département fédéral de la défense (VBS), soulève des questions sur la manière dont les ressources militaires sont allouées lors de ces manifestations.
Une pratique inégale
Le rapport indique que la pratique actuelle de l’armée en matière de soutien aux événements civils n’est pas conforme au principe d’égalité des droits. En effet, les organisateurs qui réalisent des bénéfices supérieurs à 300 000 euros sont censés reverser un tiers de leurs profits au fonds de compensation des pertes de revenus, destiné à payer les salaires des membres de l’armée et de la protection civile. Cependant, cette règle n’est que rarement appliquée.
Problème de conformité
Les vérifications effectuées par les auditeurs ont révélé qu’il n’existe pas de contrôle systématique et documenté sur le reversement des bénéfices. Des accords individuels avec les organisateurs sont parfois conclus, ce qui va à l’encontre du principe d’égalité de traitement. Les examinateurs recommandent d’abandonner cette pratique.
Soutien essentiel pour les événements
Chaque année, l’armée et la protection civile apportent leur aide à divers événements, tels que des compétitions sportives et des festivals, avec plus de 50 000 jours de service. Sans cette assistance, de nombreux événements ne pourraient pas se tenir. Cependant, les lois en vigueur prévoient que seules les manifestations d’importance nationale ou internationale peuvent faire appel aux services militaires, comme les courses de ski ou le Tour de Suisse.
Une révision attendue
Face à ces révélations, la ministre de la Défense, Viola Amherd, a demandé des améliorations. Les finances des organisateurs doivent désormais être vérifiées de manière plus rigoureuse, notamment en ce qui concerne leurs propres ressources. L’idée est de s’assurer que seuls ceux qui ne peuvent pas couvrir les coûts eux-mêmes bénéficient des ressources militaires.
Impact sur les organisateurs
Certaines manifestations bénéficient d’une exonération des frais de location de matériel militaire, ce qui réduit considérablement leurs dépenses. Cependant, le rapport souligne que des considérations politiques peuvent influencer ces décisions. Le porte-parole du VBS, Lorenz Frischknecht, indique que des mesures visant à clarifier et à standardiser le processus d’approbation des demandes de soutien seront mises en place d’ici fin 2025.
Critiques et préoccupations
L’armée a été critiquée pour son implication dans des événements civils, en particulier dans le contexte actuel de conflits en Europe. Les adversaires soutiennent que faire appel à des soldats pour des tâches comme le déneigement lors des courses de ski détourne l’armée de sa mission principale.
Cas spécifique du Lauberhorn
Andreas Mühlheim, directeur des courses de Lauberhorn, a défendu la nécessité du soutien militaire, affirmant qu’un événement de cette ampleur ne pourrait pas se permettre d’engager le personnel adéquat sur le marché. L’année dernière, 170 membres de l’armée et 170 secouristes ont fourni 5600 jours de service pour cet événement, représentant un coût d’environ 2 millions d’euros. Malgré cette aide, les organisateurs n’ont pas réalisé de bénéfices en 2024 et n’ont donc pas eu à reverser de fonds au compte de compensation des pertes.
Le rapport met en lumière des lacunes dans la gestion du soutien militaire et soulève des questions sur l’équité et l’efficacité des pratiques actuelles, nécessitant des réformes pour garantir une application juste et transparente des règles.