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Letur, un petit village du sud-est de l’Espagne, a été frappé par des inondations dévastatrices, causant des pertes humaines tragiques. Les habitants estiment que ces pertes auraient pu être évitées avec des avertissements adéquats.
Des inondations soudaines
Esperanza Martínez se tient à environ 20 mètres de son ancienne maison dans la vieille ville de Letur, les larmes aux yeux. « J’étais sur mon balcon, quand d’énormes masses d’eau se sont abattues sur nous », raconte-t-elle. Le ruisseau qui traverse le village s’est transformé en torrent mortel en quelques secondes. La première de trois vagues de crue a frappé Letur à 13h30.
Les disparus et les conséquences dévastatrices
Jonathan et Monica, voisins de Martínez, ont appelé désespérément à l’aide lorsque leur maison a été emportée par les flots. « Il n’y avait pas d’échappatoire pour eux », explique-t-elle. Leur demeure s’est effondrée sous la force de l’eau. Quatre jours plus tard, leurs corps n’avaient toujours pas été retrouvés. Leur fille et leur fils, âgés de trois et huit ans, étaient à l’école au moment des événements. Ce couple fait partie des cinq personnes disparues à Letur.
Des vies brisées
Martínez montre également la maison détruite de Dolores, une femme de 92 ans. Deux énormes trous laissaient passer l’eau, emportant l’ancienne dame vers la mort. Son corps a été retrouvé un kilomètre en aval, étant la seule victime identifiée jusqu’à présent à Letur. Partout dans le village, des débris, des troncs d’arbres et des branches, balayés par la tempête, jonchent le sol.
Une alerte manquée
Letur, situé à 750 mètres d’altitude dans la Sierra del Segura, a subi des pluies torrentielles dans les montagnes environnantes, où jusqu’à 200 litres de pluie par mètre carré sont tombés en un temps record. Les habitants n’étaient pas préparés à faire face à un tel déluge, et les vagues suivantes, bien que moins destructrices, ont également frappé sans avertissement.
Réactions et évacuations
Le maire de Letur, Sergio Marín, déclare depuis un pont surplombant la vieille ville : « Nous ne laissons plus personne entrer, car les maisons sont structurellement endommagées et certaines sont probablement instables ». Tous les résidents des zones à risque ont été évacués sous la surveillance des forces de l’ordre.
Des souvenirs retrouvés
Les habitants, traumatisés, ont pu retourner brièvement dans leurs maisons avec un agent de la Guardia Civil. Esperanza a envoyé sa fille Lucia, qui vit normalement à Alicante, pour récupérer des souvenirs. Lucia a trouvé une grande statue de Jésus dans les décombres. « Elle était dans la cheminée sous la boue », explique-t-elle. Cette figurine représente pour Esperanza un symbole de protection.
Un village meurtri
Letur, souvent appelée la perle de Castille, est désormais en ruines. La catastrophe a non seulement détruit des maisons, mais a également effacé des lieux emblématiques, comme la piscine naturelle et le parc de style arabe. Les bâtiments historiques, construits dans le style mudéjar, sont devenus des pièges mortels.
La réponse des autorités
Le Croissant-Rouge a établi un abri temporaire pour 60 personnes, tandis que l’école locale est devenue un centre d’opérations pour les secours. Lourdes Corales, une enseignante de la ville voisine, est venue apporter de l’aide. Elle déplore le manque d’avertissements avant la catastrophe, soulignant que le service météorologique avait annoncé de fortes pluies deux jours auparavant.
Un besoin d’action
Les habitants de Letur expriment leur colère envers les responsables politiques qu’ils accusent d’insouciance. Alors que des aides d’urgence sont mises en place, la communauté demeure en état de choc, se remémorant leurs voisins disparus et essayant de trouver un moyen de reconstruire leur vie.
La tragédie de Letur met en évidence la nécessité urgente d’améliorer les systèmes d’alerte pour prévenir de futures catastrophes similaires.