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France : Vers un Économie de Guerre avec une Augmentation des Investissements
Selon le quotidien Le Monde, les dépenses militaires sont en forte hausse malgré les contraintes budgétaires. Les taux de production s’accélèrent, soutenus par des commandes sans précédent, et l’industrie s’organise pour produire davantage, bien que le capital et la réduction des procédures restent encore lents.
Le rapport, rédigé par Silvie Andrew, souligne que la marine française ne dispose plus que de quatre bases aériennes, dont la base de Lan-Bihoué dans le Morbihan, après avoir fermé 14 bases depuis 1980 en raison de décennies de réductions budgétaires.
Investissement Militaire en Hausse
Le capitaine Jean-Michel Ominié, commandant de la base de Lan-Bihoué, affirme que « le rétrécissement est terminé » et prévoit que toutes les aéronefs seront renouvelés dans les 15 prochaines années.
Cependant, les forces armées, habituées aux promesses, commencent à douter de la relance de l’investissement dans la défense. Malgré l’appel du Président Emmanuel Macron en juin, incitant la France à se transformer en économie de guerre, les militaires demeurent sceptiques. Les discussions avec les fabricants d’armes et les sous-traitants ont apporté un certain réconfort.
Le rapport souligne que la base industrielle et technologique de défense comprend 4000 entreprises de toutes tailles, mais celles-ci sont souvent fragiles. Ce constat s’est aggravé avec le début du conflit en Ukraine, la France se classant comme le deuxième exportateur d’armements mondial, alors que ses soldats manquent de munitions et parfois d’équipements de base.
Changement des Capacités Militaires
Le passage à une économie de guerre devrait permettre à la France de rester compétitive, alors que les taux de production augmentent partout. Un industriel du secteur armement déclare : « Pour produire davantage, nous avions seulement besoin de commandes et d’une vision », et grâce à l’augmentation sans précédent du budget de la défense, ces commandes ont été lancées.
La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit un budget exceptionnel de 400 milliards d’euros, un engagement confirmé par le projet de loi de finances 2025.
Les fabricants d’armes sont les premiers bénéficiaires de cette situation et se sont rapidement engagés dans la bataille. Près de 20 milliards d’euros seront consacrés, jusqu’en 2030, pour accélérer le « rafraîchissement » des stocks de munitions. La première livraison de missiles Aster, destinés à la défense aérienne terrestre, devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année, avec une production prévue qui triplera d’ici 2025.
Besoins en Financement
Avec l’entrée dans une économie de guerre, les usines ont dû recruter massivement et créer de nouvelles machines. Dans l’entreprise MBDA, les équipes nouvellement formées produisent en 18 mois ce qu’elles avaient auparavant réalisé en cinq ans. Xavier Bisson, un représentant syndical, précise que « le recrutement avance plus vite que l’extension des capacités industrielles ».
Cependant, l’accès au financement reste un problème structurel pour les fabricants, surtout lorsque leurs activités sont sensibles. La nouvelle priorité accordée par les autorités n’est pas suffisante pour attirer les investisseurs. Un rapport urgent a révélé après la crise liée au Covid-19, un manque d’enthousiasme de la part des banques, certaines refusant même d’ouvrir un simple compte bancaire pour la prometteuse start-up Alika Team, spécialisée dans l’ingénierie linguistique appliquée à la défense et la sécurité.
Avec l’accroissement des taux de production, souvent associé à des remboursements de prêts garantis par l’État, les besoins en financement du secteur deviennent cruciaux. Cela pourrait aggraver les tensions de flux de trésorerie, surtout qu’une génération entière d’entrepreneurs se prépare au départ à la retraite.