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Grève SNCF : Mobilisation faible mais tensions croissantes

by Sara
France

Ce jeudi, le trafic ferroviaire est annoncé quasi normal sur les TGV, tandis que quelques perturbations sont à prévoir sur certaines lignes régionales, selon SNCF Voyageurs. Les syndicats ont lancé un appel à une grève de 24 heures pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « démantèlement » de Fret SNCF et l’ouverture à la concurrence dans le secteur du transport de voyageurs.

Les préoccupations des syndicats

Julien Troccaz, représentant de Sud-Rail, dénonce une véritable « vente à la découpe de la SNCF », mettant en avant le « scandale écologique » de la liquidation de Fret SNCF prévue pour le 31 décembre. Il insiste sur la nécessité de questionner le financement du ferroviaire, rappelant que les 100 milliards d’euros promis par Élisabeth Borne semblent avoir disparu. Pour lui, nous faisons face à un manque de politique de transports, avec une quête incessante de rentabilité sans financements adéquats.

Fanny Arav, secrétaire générale adjointe de l’Unsa-ferroviaire, partage ce constat : « Il y a la question générale de l’avenir du fret ferroviaire. C’est compliqué pour tout le monde : si la concurrence faisait des miracles, ça se saurait… » Elle souligne les défis persistants près de 20 ans après la libéralisation du secteur.

Changements structurels à venir

La dissolution de Fret SNCF est le résultat d’un accord entre l’État et la Commission européenne, qui a jugé les aides d’État comme « illégales » en faussant la concurrence. À partir du 1er janvier, Fret SNCF sera remplacé par deux sociétés distinctes : Hexafret pour le transport et Technis pour la maintenance. Cette transition implique la suppression de 500 emplois parmi les 5 000 employés de Fret SNCF, avec des déplacements difficiles pour certains employés, comme l’indique Fanny Arav.

Les syndicats réclament un moratoire sur cette restructuration, espérant que la nouvelle commissaire européenne, Teresa Ribera, soit plus attentive aux enjeux sociaux et écologiques. Cependant, le gouvernement, représenté par Catherine Vautrin et François Durovray, a fermement rejeté cette demande, invoquant des obligations européennes sans alternative.

Privatisation et ses conséquences

La SNCF réfute toute forme de « privatisation », affirmant qu’elle conserve la majorité de son capital. Pourtant, la CGT-Cheminots évoque un processus de privatisation généralisé, dénonçant la mise en place de filiales dans le transport régional. Cette situation est perçue comme une opportunité pour réduire les coûts, engendrer un dumping social et dégrader les conditions de travail.

Amiens, Nice et Nantes verront environ 1 200 cheminots transférés à des filiales qui ont remporté des appels d’offres régionaux. Cette réorganisation du travail est jugée inquiétante par Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, qui déplore que cela n’aille pas dans le bon sens. Sud-Rail prédit que cela pourrait mener à la création de « PME du rail » dans les TER, les Intercités et le Transilien, et appelle à l’arrêt de ce processus ou à une augmentation des garanties pour les cheminots concernés.

Mobilisation et perspectives

Bien que la mobilisation soit faible au niveau national, Julien Troccaz rappelle qu’il ne s’agit pas seulement des TGV : « On attend des mobilisations fortes dans certaines régions ». Une nouvelle grève, reconductible, est prévue à partir du 11 décembre dans un climat social et politique particulièrement tendu.

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