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Le sort de Wikie et Keijo, les deux orques encore détenues dans un parc aquatique en France, est désormais entre les mains du ministère de la transition énergétique. Le parc Marineland à Antibes (Alpes-Maritimes) a officiellement déposé une demande d’exportation des deux orques vers le parc Kobe Suma Sea World, au Japon. Le gouvernement a confirmé avoir reçu cette demande et dispose de deux mois pour y répondre.
Un rapport révélateur
Un rapport rendu en juin par l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable a officialisé l’existence d’un contrat entre Marineland et le delphinarium japonais pour transférer les orques, ce que suspectaient les associations de protection animale depuis plusieurs mois. La direction du parc a précisé : « L’objectif, avec cette demande d’exportation, est de nous conformer avec la législation française qui interdit les spectacles de cétacés à partir de 2026. Il nous faut trouver une destination aux cétacés, on agit en responsabilité en anticipant la date fatidique du 1er janvier 2026, pour ne pas être dans l’illégalité. »
Les craintes des associations
Pour les associations, un départ pour le Japon serait un camouflet, trois ans après le vote de la loi de lutte contre la maltraitance animale de 2021. Cette loi a été considérée comme un grand progrès pour la protection animale en France, reconnaissant que la vie en bassin était inadaptée aux besoins des grands mammifères marins. Christine Grandjean, présidente de l’association C’est assez, a exprimé ses inquiétudes : « Même si les orques survivaient au voyage, elles mourraient là-bas à toute vitesse. Au parc Kobe Suma Sea World, les orques peuvent faire jusqu’à six spectacles par jour, alors qu’à Marineland, c’est un spectacle par jour. »
Une pétition en ligne
L’organisation non gouvernementale (ONG) a lancé une pétition pour exhorter la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, à refuser le transfert. Christine Grandjean met en garde : « Ce serait une tache indélébile au bilan de la ministre si l’exportation vers le Japon était autorisée. » L’ONG One Voice a également souligné que le gouvernement a en principe les coudées franches pour refuser un tel envoi vers ce parc d’attractions japonais.
Attente d’expertise vétérinaire
La demande de transfert des orques survient alors qu’une expertise vétérinaire indépendante, ordonnée en 2023 à la suite d’une action intentée par One Voice, est toujours attendue. En janvier, le tribunal judiciaire de Grasse avait interdit tout déplacement des orques dans l’attente de cette expertise, un jugement dont Marineland avait fait appel. La cour d’appel d’Aix-en-Provence doit statuer sur cette affaire le 5 décembre.
