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Dans ses textes, Sylvain Tesson rend hommage à la cathédrale Notre-Dame de Paris, à travers une série de lectures au Théâtre de Poche Montparnasse. Cette magnifique Dame de pierre, à la fois spirituelle et charnelle, est dépeinte dans toute sa splendeur, tout en rappelant qu’elle ne doit pas être considérée comme acquise.
Une histoire d’amour entre un adolescent et un monument
Au cœur de cette narration, Tesson plonge le lecteur dans la mythique forêt de Notre-Dame. Une scène se dessine avec un bureau et une chaise en velours rouge au centre de la salle. François Marthouret, tenant des feuilles en mains, s’apprête à raconter une histoire d’amour extraordinaire. Cette rencontre entre un adolescent et un monument est emblématique, une cathédrale vertigineuse qui cristallise les rêves d’un jeune citadin en quête de liberté.
Faute de montagnes à Paris, Tesson choisit Notre-Dame pour y pratiquer l’alpinisme. Il souligne que le miracle gothique de l’édifice *« se prête à l’escalade »*, et explique que les *« quatre piliers de la croisée d’ogive réunis par la clé de voûte permettent l’élévation »*.
Un accident et une renaissance
La vie de Sylvain Tesson bascule à 51 ans lorsqu’il subit un accident de « stégophilie », sa passion pour l’escalade des toits. Après une chute à Chamonix, il se retrouve alité à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière pendant près de quatre mois. Eprouvé, il se tourne vers Notre-Dame non plus comme terrain d’escalade, mais comme un soutien vital. Pour lui, la cathédrale représente désormais un auxiliaire de vie.
Lorsqu’il commence sa rééducation, il rejette l’idée de la salle de sport, préférant l’idée de monter les tours de Notre-Dame. *« À une encablure de mon appartement, il y a la cathédrale. Les vaisseaux de pierre sont là encalminés sur l’île. Je n’ai qu’à monter en haut de ces tours pour retrouver mes forces »*, explique-t-il.
Le chemin vers la reconquête
Chaque matin est un nouvel effort pour reconquérir sa belle. Tesson s’engage dans un parcours lent mais déterminé : *« Chaque matin, je quitte mon domicile à petits pas, je descends les escaliers de l’immeuble, marche précautionneusement à travers le square de Saint-Julien-le-Pauvre. Je traverse la Seine et gagne le guichet de l’entrée des tours »*.
La lenteur de ses pas devient une danse entre lui et Notre-Dame. Chaque marche est une leçon, une prise de conscience qu’il ne faut pas *« disposer légèrement de sa vie »*. Ce parcours est autant physique que mental, lui rappelant de *« recevoir la caresse du soleil comme une bénédiction »*.
Une cathédrale mise à l’épreuve
La narration touche un point critique lors de l’incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019. Tesson souligne la douleur de voir la cathédrale, symbole de Paris, flancher sous les flammes. *« Quelle erreur avions-nous commise de la prendre pour acquise ? »* Cette question résonne dans le cœur des Parisiens, qui réalisent alors l’importance indéniable de ce monument dans leur vie.
Il dépeint les flammes comme *« la vigueur cauchemardesque »* qui s’en prend à un monument central de la chrétienté, un rappel cruel de la négligence dont elle avait fait l’objet.
La mission de reconquête et de préservation
Depuis l’incendie, la France s’emploie à restaurer Notre-Dame. Architectes, ingénieurs, artisans et chercheurs unissent leurs forces pour faire renaître l’édifice. Tesson conclut son récit en soulignant combien il a fallu cet accident pour que l’on prenne soin de la vie et de ce patrimoine. *« De ce que j’ai aimé, que restera-t-il ? »* se demande-t-il, avant de répondre que *« la flèche de Notre-Dame dans le ciel de Paris »* perdurera.
Pratique
Les voyages à Notre-Dame de Sylvain Tesson
Du mardi au samedi à 21 heures, au Théâtre de Poche-Montparnasse (Paris 6e). L’écrivain interviendra à l’issue des lectures les 26, 27, 28, 29 novembre 2024 et 3, 5, 10, 17, 1 et 19 décembre 2024.