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Actuellement, alors qu’un cessez-le-feu est en vigueur au Liban, Hamas a déclaré sa volonté de négocier « un accord sérieux » avec Israël. Cependant, les négociations sont au point mort depuis plusieurs mois. Ce cessez-le-feu au Liban permet à Israël de recentrer son attention sur le conflit à Gaza. Selon Peter Malcontent, spécialiste des relations internationales à l’Université d’Utrecht, cette situation pourrait inciter Hamas à adopter une position plus conciliante.
Tendances au sein de la population palestinienne
La tendance parmi la population palestinienne montre un soutien croissant en faveur d’un cessez-le-feu. Joas Wagemakers, islamologue et expert de Hamas, souligne que même si de nombreux habitants de Gaza soutiennent la lutte armée de Hamas contre Israël, ils souhaitent également mettre fin aux hostilités.
Les obstacles à un accord
Cependant, il est peu probable qu’un accord soit rapidement atteint, car les deux parties ont des objectifs diamétralement opposés. Hamas cherche à conserver un rôle significatif à Gaza après le conflit, alors qu’Israël refuse toute reconnaissance de la présence de l’organisation dans la région.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé cet été qu’il souhaitait anéantir Hamas avant de considérer un accord de paix à Gaza. Lors d’une récente visite à Gaza, il a annoncé que les forces israéliennes cibleraient non seulement la branche militaire, mais aussi la branche politique de Hamas.
Le dilemme des otages
Wagemakers indique que Hamas dispose d’un atout majeur : les otages. S’ils étaient prêts à accepter un cessez-le-feu temporaire en échange de la libération des otages, cela pourrait exposer Hamas à la destruction par Israël par la suite.
Un leadership incertain
Un autre obstacle aux négociations réside dans le flou concernant le leadership de Hamas. Ismail Haniyeh, l’ancien leader, a été éliminé en juillet, suivi de son successeur Yahya Sinwar en octobre. La direction de l’organisation est maintenant incertaine, surtout après que le Qatar a demandé aux responsables de Hamas de quitter le pays, où ils étaient basés depuis 2012.
La structure de leadership à Gaza s’est également érodée. Hamas, qui a longtemps exercé un régime autoritaire, a également fourni des services publics. Malcontent souligne qu’il existe aujourd’hui une anarchie complète, illustrée par les récentes pillages des ressources humanitaires limitées autorisées par Israël.
Impact sur la branche militaire
La branche militaire de Hamas souffre également d’un manque de leadership. Wagemakers affirme que le groupe a subi de lourdes pertes, avec Israël prétendant avoir éliminé plus de 17 000 combattants, d’une estimation de 30 000 avant le conflit. Bien que des rapports indiquent que ces chiffres puissent être exagérés, il est clair que Hamas a perdu beaucoup de ses effectifs.
Actuellement, les militants opèrent en petites cellules à travers Gaza, utilisant des munitions israéliennes non explosées pour se défendre contre l’armée israélienne. Les combats se concentrent principalement dans le nord, autour du couloir Netzarim, et dans le sud près de Rafah.
Perspectives d’avenir pour Hamas
Malgré les pertes subies et le manque de leadership, Hamas n’est pas encore vaincu. La destruction totale de l’organisation, envisagée par Israël, semble presque impossible. Wagemakers prédit que, en raison de l’occupation prolongée et des confrontations constantes, Hamas continuera d’attirer de nouveaux membres.
Malcontent partage cette analyse, soulignant que même si Israël réussissait à éliminer le dernier combattant de Hamas, un nouveau groupe avec des idéologies similaires émergerait inévitablement.