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Des pesticides néonicotinoïdes, nocifs pour les abeilles, ont été détectés dans la majorité des voies navigables anglaises testées au cours de l’année écoulée, selon une analyse de données réalisée par deux organisations environnementales.
Présence préoccupante des néonicotinoïdes
Les organisations Rivers Trust et Wildlife and Countryside Link ont révélé que des pesticides néonicotinoïdes étaient présents dans 85 % des rivières anglaises testées par l’Environment Agency entre 2023 et 2024. Ces organisations appellent à un meilleur suivi des rivières par l’agence.
Ces pesticides, qui avaient été interdits au Royaume-Uni et dans l’UE en 2018, ont été autorisés pour un usage d’urgence par l’ancien gouvernement afin de lutter contre une maladie touchant les cultures de betterave sucrière.
Impact sur les abeilles et l’environnement
Les néonicotinoïdes, qui sont un groupe d’insecticides utilisés en agriculture, horticulture et médecine vétérinaire, sont connus pour avoir des effets nocifs sur les abeilles et d’autres insectes bénéfiques. Actuellement, des agriculteurs de betterave sucrière les utilisent pour protéger leurs cultures contre le virus des jaunes de la betterave, une maladie transmise par les pucerons.
Selon le Dr Richard Gill, chercheur principal à l’Imperial College, bien que des concentrations élevées de néonicotinoïdes puissent tuer les abeilles, de plus petites quantités peuvent également avoir des effets « cumulés et sub-létaux » sur ces pollinisateurs, modifiant leur comportement et même impactant leurs gènes.
Une situation alarmante pour les abeilles
Les dernières analyses des données de l’Environment Agency s’inscrivent dans un contexte de déclin des populations d’abeilles à travers le pays. Divers facteurs, tels que les changements d’utilisation des terres agricoles, l’urbanisation, le changement climatique, l’utilisation de pesticides et l’apparition de nouveaux pathogènes, font que de nombreuses espèces d’abeilles « ne se portent pas très bien », selon le Dr Gill.
Amy Fairman, membre du groupe de campagne River Action, a souligné que les déchets agricoles sont responsables d’un pourcentage plus élevé de pollution des eaux que les eaux usées au Royaume-Uni. Elle a ajouté que l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles est largement reconnu, mais qu’ils nuisent également aux écosystèmes marins, y compris aux insectes des rivières.
Appel à une surveillance accrue des rivières
La dernière analyse suggère une légère augmentation des niveaux de néonicotinoïdes par rapport aux années précédentes. Rivers Trust et Wildlife and Countryside Link ont souligné que leur analyse repose sur un petit échantillon de données fournies par l’Environment Agency et ont demandé un suivi plus complet des rivières par le régulateur.
Investigation et promesses gouvernementales
Le Bureau de Protection de l’Environnement enquête actuellement sur l’autorisation d’urgence accordée par le Département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires Rurales (Defra) pour l’utilisation d’un type de néonicotinoïde sur les semences de betterave sucrière en 2023 et 2024. Ce contrôleur examine si le gouvernement a failli à respecter les lois environnementales lors de cette autorisation.
Lors de la conférence du Parti travailliste en septembre, le secrétaire à l’environnement, Steve Reed, s’est engagé à « restaurer la nature et à stopper la pollution par les déchets animaux, les engrais et les pesticides dans nos voies navigables ».
Un porte-parole du Defra a déclaré que le département est « engagé à lutter contre toutes les sources de pollution pour nettoyer nos rivières, lacs et mers ». Ce gouvernement a été clair sur le fait qu’il modifiera les politiques existantes pour interdire l’utilisation de pesticides néonicotinoïdes menaçant les abeilles et d’autres pollinisateurs essentiels.