Home ActualitéL’antiféminisme : moteur des nouvelles identités masculines en Europe

L’antiféminisme : moteur des nouvelles identités masculines en Europe

by Sara
France

Les récentes élections au Parlement européen en Espagne ont révélé un protagoniste inattendu, le groupe électoral « Se Acabó la Fiesta », dirigé par Alvise Pérez. Utilisant principalement les réseaux sociaux, cette formation a réussi à attirer plus de 800 000 voix, permettant l’élection de trois eurodéputés. Beaucoup de ses partisans étaient auparavant fidèles à VOX, dont l’idéologie d’extrême droite est similaire. Toutefois, Alvise, actuellement au cœur d’une controverse pour avoir reçu 100 000 euros sans facture d’un homme d’affaires lié aux cryptomonnaies, se présente comme le nouveau champion de la lutte contre la corruption politique, affirmant que VOX a trahi ses promesses en s’alignant sur le « système ». Sa critique de la « politique traditionnelle » est d’autant plus intrigante qu’il a été conseiller politique pour des partis comme UPyD et Ciudadanos.

Un discours antiféministe marqué

Alvise Pérez se positionne en tant que figure rebelle et antisystème, alignant ses idées sur celles de l’extrême droite espagnole, qui prétend subir une hégémonie sociale de la gauche, représentée par le président Pedro Sánchez. Il est probable que de nombreux électeurs adhèrent à l’antiféminisme véhiculé par la « manosfera », qui voit le féminisme comme l’idéologie dominante, privant les hommes de leurs droits. Les plus modérés dans ce discours estiment que le féminisme contemporain ne cherche plus l’égalité, mais veut inverser les rôles traditionnels. Cette prise de conscience, bien que tardive, souligne leur indifférence historique face à la situation des femmes.

Antiféminisme et mobilisation politique

Dans la sphère de l’extrême droite, le féminisme est au cœur de leurs attaques, et l’antiféminisme devient un enjeu crucial pour la mobilisation électorale. Ce sentiment découle de la frustration de nombreux hommes qui se perçoivent comme des victimes d’un système qui remet en question leur masculinité, qu’ils associent à des valeurs patriarcales des années 50 et 60. Ce message trouve un écho dans la « manosfera » et parmi les communautés « incel », où l’identité masculine est revendiquée et glorifiée.

Impact des réseaux sociaux sur les jeunes

Les réseaux sociaux jouent un rôle déterminant dans l’influence sur la jeunesse. Dans certains cas, la « manosfera » comble un vide émotionnel chez des jeunes qui se sentent lésés par un ordre social perçu comme favorable aux femmes. Ce phénomène se heurte à une méconnaissance, voire un refus de reconnaître le patriarcat et le machisme comme des structures hégémoniques. Au lieu de percevoir les droits des femmes comme une avancée, ils les considèrent comme une perte de privilèges.

Conséquences sur les politiques publiques

Le féminisme a, au fil des décennies, œuvré pour l’égalité entre les sexes, mais la réaction des extrêmes droites reste faible. Ces groupes perçoivent les progrès féministes comme des attaques contre leur vision de la famille et de la société, et s’opposent activement à ces changements. Cette contre-offensive se traduit déjà dans les politiques publiques, notamment dans les régions où VOX a réussi à s’implanter avec l’aide du Parti Populaire.

Conclusion sur l’antiféminisme en Europe

Les récentes élections européennes soulignent la montée de l’extrême droite, où l’antiféminisme semble jouer un rôle moteur dans la mobilisation électorale. Comprendre les motivations de ces électeurs est essentiel, et il est crucial de contrer les narratives de la « manosfera » tout en promouvant l’éducation à l’égalité parmi les jeunes.

Alvise Pérez

Antiféminisme | Extrême Droite | Élections | Identité Masculine | Espagne | France

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