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Najwan Darwish remporte le Grand Prix de poésie en France
Le poète palestinien Najwan Darwish a été couronné de la grosse récompense de poésie étrangère pour l’année 2024, en collaboration avec le traducteur de son œuvre en français, le poète marocain Abdelatif Laâbi.
Détails de la récompense
Cette distinction, décernée par le « Maison de la poésie / Fondation Emile Blémont » à Paris, honore un poète international pour l’ensemble de sa carrière. Darwish a reçu ce prix à l’occasion de la publication de ses choix poétiques, traduits par Laâbi, sous le titre « Tu n’es pas un poète à Grenade », publié par les éditions « Le Castor Astral » l’année dernière, comme l’indique un communiqué reçu par Al Jazeera.
Reconnaissance littéraire
Ce succès fait suite à l’inclusion du même livre sur la liste courte pour le Prix Mallarmé de poésie étrangère, attribué par l’Académie Mallarmé.
Le recueil comprend des extraits de cinq recueils de poésie, dont l’un est intitulé « Tu n’es pas un poète à Grenade », paru en 2018. Ce titre évoque l’extermination du peuple andalou, dont la chute de Grenade en 1492 représente la dernière étape, marquant le début de nombreuses exterminations coloniales qui ont frappé le monde depuis lors, culminant avec l’extermination continue dans la bande de Gaza depuis le 8 octobre 2023.
Les mots du président
Le poète français Sylvestre Clancier, président de la « Maison de la poésie / Fondation Emile Blémont » (fondée en 1927) et de l’Académie Mallarmé (établie en 1937), a déclaré que cette grosse récompense de poésie étrangère vise à « mettre en avant l’importance et la haute qualité de l’œuvre poétique de Najwan Darwish, tel qu’il apparaît dans son beau et touchant ouvrage traduit de manière remarquable par Abdelatif Laâbi. Étant également l’un des finalistes pour le Prix Mallarmé de poésie étrangère, cela constitue un signe distinctif en France, où de nombreux poètes apprécient son travail. »
Cérémonie de remise du prix
La cérémonie de remise du prix se tiendra demain, jeudi 5 décembre, dans la maison historique du poète Emile Blémont (Fondation Emile Blémont), accompagnée de la remise des Prix Rimbaud et Verlaine, décernés chaque année aux poètes de France.
À propos de Najwan Darwish
Najwan Darwish, originaire de Jérusalem, a publié son premier recueil poétique en 2000 et a depuis sorti huit livres, parmi lesquels : « La fatigue des commentateurs », « Chaque fois que je me rapproche d’une tempête », « Tu n’es pas un poète à Grenade », « Une chaise sur les murs d’Acre », et « Nous nous sommes réveillés un jour au paradis ». Ses œuvres ont été traduites en près de 20 langues et ont reçu de nombreux prix internationaux, dont le Prix Sarah Maguire (Royaume-Uni, 2022) et le Prix international de la poésie Cilento (Italie, 2023). Il a également été nominé cette année pour le Prix Méditerranée Albert Camus (Espagne).
À propos d’Abdelatif Laâbi
Le traducteur et poète Abdelatif Laâbi, né à Fès, a publié son premier ouvrage « Le Pacte de barbarie » en 1965 et a depuis écrit près de 60 ouvrages, incluant poésie, roman, théâtre, autobiographie et traduction. Il a fondé la revue « Anfas » en 1966, qui est devenue un symbole de la culture marocaine contemporaine. En raison de son activisme politique, il a été emprisonné entre 1972 et 1980, avant d’être libéré grâce à une campagne internationale de poètes et d’écrivains du monde entier.
Laâbi a reçu plusieurs distinctions internationales, dont le Prix Goncourt de poésie (France, 2009), le Prix international de poésie… Un nouvel âge d’or (Mexique, 2017), et le Prix Mahmoud Darwish (Palestine, 2020). Il a traduit en français de nombreuses œuvres littéraires de l’arabe, y compris celles de Ghassan Kanafani, Mahmoud Darwish, Muhammad al-Maghout, Abdel Wahab Al-Bayati, Semeh al-Qasim, Hanaa Mina et Isa Makhlouf, tout en travaillant actuellement sur la traduction d’anthologies de poètes de Gaza.