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Corée du Sud : enquête sur le président pour ‘mutinerie’
La police sud-coréenne a ouvert une enquête contre le président Yun Suk Yeol pour « mutinerie », alors que l’opposition intensifie ses efforts en vue de son éviction. Yun a choisi de garder le silence après avoir accepté la démission de son ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, tandis que le parlement a voté pour le licenciement de quatre autres responsables.
Début de l’enquête
Ce jeudi, la police a commencé à enquêter sur Yun après son annonce de l’état d’urgence pour quelques heures mardi soir. Un haut responsable a déclaré devant l’Assemblée nationale que l’enquête était ouverte suite à cette déclaration.
Le chef de l’unité d’investigation de la police sud-coréenne, Woo Geong-soo, a informé les députés que l’état d’urgence avait été levé après six heures sous la pression des parlementaires et des manifestants. En outre, six partis d’opposition ont déposé une motion de destitution contre le président pour des « violations graves de la constitution et de la loi ».
Session parlementaire et projet de destitution
Selon l’agence de presse Yonhap, le parlement tiendra une session le samedi à 19h00, heure locale, pour voter sur un projet de loi visant à destituer Yun suite à sa tentative avortée d’imposer l’état d’urgence dans le pays.
Le bureau de la présidence à Séoul a annoncé que Yun ne prévoyait pas de faire de déclaration publique ce jeudi, sans fournir d’explication quant à son silence dans ce contexte de crise politique.
Propositions de l’opposition
Le silence de Yun intervient alors que l’opposition a présenté une proposition de destitution lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale. Ce projet a été soumis par 190 députés de l’opposition et un député indépendant. Selon la loi, le vote doit avoir lieu entre 24 et 72 heures après sa présentation.
Les députés de l’opposition considèrent que la déclaration d’état d’urgence par Yun constitue une « violation de la constitution et des lois relatives aux principes de souveraineté populaire et de séparation des pouvoirs, et une atteinte à la liberté d’expression ».
Exigences pour la destitution
Pour que la proposition de destitution soit adoptée, elle nécessite l’approbation des deux tiers des 300 membres du parlement. L’opposition devra convaincre huit députés du parti au pouvoir, le Parti de la force populaire, pour faire passer la proposition.
Le président du groupe parlementaire du parti au pouvoir, a déclaré que tous les députés de son parti resteraient unis pour s’opposer à la destitution du président, malgré la nécessité pour l’opposition de recueillir des voix de ce même parti.
Changements au sein du gouvernement
Dans ce contexte, le bureau présidentiel a annoncé que le ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, avait démissionné et qu’il avait nommé Choi Byung-hyuk, un ancien général, à sa place.
Kim Seon, le vice-ministre de la Défense, a révélé que le ministre de la Défense a ordonné au parlement de ne pas entrer dans le complexe de l’Assemblée nationale lors de l’imposition de l’état d’urgence.
Votes de destitution supplémentaires
Lors de la séance d’aujourd’hui, les partis d’opposition ont voté pour démettre trois procureurs et un autre responsable en lien avec des affaires qui ont été une source majeure de conflit avec le président, qui avait initialement déclaré l’état d’urgence.
Les membres du Parti démocratique et d’autres membres de l’opposition ont voté pour destituer le président du bureau d’audit et d’inspection, Choi Jae-hye, ainsi que trois procureurs en chef, y compris Lee Chang-soo, le chef du bureau du parquet central de Séoul.
Contexte actuel
La Corée du Sud fait face aux conséquences des troubles causés par la déclaration de l’état d’urgence par le président Yun mardi soir. L’état d’urgence a été levé après six heures suite au vote du parlement contre cette mesure.