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Une nouvelle initiative israélienne vise à modifier radicalement la situation en Cisjordanie. Des médias israéliens révèlent qu’un groupe de dirigeants politiques et de présidents de colonies travaille sur un plan ambitieux pour annexer entièrement la Cisjordanie, réalisant ainsi le rêve de la « sionisme religieux » de contrôler la région.
Les objectifs principaux du plan
Selon le député Avi Chai Pouron, cette initiative ne constitue pas une simple théorie mais une « mesure concrète qui doit être mise en œuvre immédiatement ». En se référant au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, il indique que « nous avons une fenêtre d’opportunité que nous pouvons exploiter judicieusement pour transformer Judea et Samaria en une partie intégrante de l’État d’Israël ».
Parmi les points saillants de ce plan figurent :
- La création de quatre nouvelles villes.
- La transformation des conseils locaux en autorités régionales.
- L’annulation de l’Autorité palestinienne.
- La création de municipalités arabes, similaire à l’expérience des liens de villages de 1976.
- Des projets d’infrastructure importants pour renforcer la connexion entre les colonies israéliennes et d’autres régions.
- La construction de centrales énergétiques à travers la Cisjordanie.
- Le soutien à l’agriculture coloniale par la création de centaines de nouvelles fermes.
La perception juive de la Cisjordanie
Historiquement, durant l’Empire ottoman et le mandat britannique, très peu de Juifs s’installèrent en Cisjordanie, principalement des religieux dans quatre villes : Jérusalem, Safed, Tibériade et Hébron, tandis que les laïcs se concentraient le long de la côte méditerranéenne.
La création de l’État d’Israël en 1948 s’est accompagnée d’un déplacement massif des Palestiniens, suivi de l’occupation du reste des territoires palestiniens en 1967, y compris Jérusalem, la Cisjordanie et Gaza.
Depuis 1967, la Cisjordanie est devenue une destination prisée pour les colons israéliens, motivée par deux raisons principales :
- Les aspirations sionistes religieuses.
- La vaste étendue de la Cisjordanie qui s’aligne avec l’idée d’une colonisation motivée par la sécurité.
Évolution de la colonisation
Avant la création de l’État d’Israël, plusieurs communautés juives existaient en Palestine. La première colonie en Cisjordanie, « Kfar Etzion », fut établie en 1927. Au cours de la première décennie d’occupation, 32 colonies furent créées, surtout dans la vallée du Jourdain et autour de Jérusalem.
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la colonisation a été initiée par la droite israélienne, les premières colonies ont été fondées par des gouvernements du Parti travailliste, qui ont dirigé Israël de sa création en 1948 jusqu’à l’émergence du Likoud en 1977.
Composition des colons en Cisjordanie
En 2023, les colons représentent 5,2 % de l’ensemble des Juifs en Israël, avec environ 726 000 colons israéliens vivant dans plus de 176 colonies, y compris à Jérusalem-Est. Les colons se divisent principalement en trois groupes :
- Les colons laïcs.
- Les sionistes religieux.
- Les haredim.
Les perspectives des différentes communautés juives
La sionisme religieux
La sionisme religieux a émergé au début du XXe siècle, fusionnant la religion avec la sionisme politique, soutenue par des figures comme Abraham Kook, qui voyait la sionisme comme un moyen divin pour le salut final. Les partisans de ce mouvement, dont la majorité se trouve dans les colonies des collines entre Ramallah et Naplouse, croient fermement que l’établissement de colonies est leur chemin vers le salut.
Les haredim
Représentant environ 13 % de la population israélienne, les haredim se sont récemment engagés dans la colonisation de la Cisjordanie, créant l’organisation « Chalomish » (Haredim pour Judea et Samarie). Ils croient que la création d’un État juif nécessite une intervention divine, et non humaine.
Les juifs laïcs
Les laïcs se concentrent principalement dans trois colonies : Ma’ale Adumim, Ariel, et Givat Ze’ev, choisissant ces zones pour la qualité de vie et les incitations gouvernementales qui rendent le coût de la vie plus abordable que dans d’autres parties d’Israël.