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Mario Draghi souligne l’importance cruciale du marché unique européen lors de la remise du prix ISPI 2024. L’ancien Premier ministre a mis en lumière les enjeux économiques majeurs auxquels l’Europe fait face, plaidant pour une intégration plus forte au sein de l’Union européenne.
Un marché unique indispensable
Draghi a insisté sur le fait que, bien qu’il soit difficile de constater l’existence d’un véritable marché unique aujourd’hui, celui-ci reste fondamental pour la croissance et la productivité des États membres. « De fait, aujourd’hui, il n’existe pas de marché unique et les barrières entre nos États sont plus élevées », a-t-il déclaré.
Il a également souligné l’importance de l’intégration des marchés des capitaux, ainsi que la nécessité d’une régulation et de règles de concurrence adaptées.
Une question existentielle
Draghi a qualifié les défis économiques actuels d’« existentiels ». Selon lui, relever ces défis est essentiel pour continuer à évoluer dans le respect des valeurs fondamentales de l’Union européenne, telles que la démocratie et la paix. Il a partagé une anecdote sur la première réaction d’un ministre d’un État membre face à son rapport : « Quand le rapport est sorti, la première réaction d’un ministre a été : ‘non, impossible’. »
Il a précisé que, bien que le volume de financement public soit important, son impact réel reste marginal dans le contexte économique global.
Le rôle du leadership
« Quand on entreprend quelque chose, il faut être optimiste, sinon il vaut mieux rester chez soi », a ajouté Draghi. Il a souligné que les citoyens attendent d’un leader qu’il possède à la fois compétence et vision pour imaginer et réaliser l’avenir. Il a également évoqué l’importance de la légitimité que confère un mandat électoral pour mettre en œuvre des réformes significatives.
Un vide de leadership en Europe
En analysant la situation actuelle, Draghi a reconnu un affaiblissement de la leadership franco-allemande, tout en notant qu’aucune alternative ne semble capable de diriger l’Europe vers un avenir commun. Ce vide de leadership nécessite de la patience et l’attente des résultats des élections en Allemagne. Il a lancé une question provocatrice : « Si l’Europe se dirige vers le souverainisme, comment pourrons-nous avancer vers l’intégration ? »
Il a également rappelé que les institutions européennes possèdent les « anticorps » nécessaires, issus des traités, pour faire face aux défis à venir.