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Manifestations en Géorgie : des milliers de pro-UE s’opposent au gouvernement

by Sara
Géorgie

Des milliers de Géorgiens pro-Union européenne se sont rassemblés, lundi 9 décembre, à l’extérieur du Parlement à Tbilissi pour une douzième nuit consécutive de manifestations contre le gouvernement, accusé de renoncer aux ambitions européennes du pays et de dérive autoritaire prorusse.

Contexte des manifestations

Cette ex-république soviétique du Caucase est en crise politique depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, mais dénoncées comme truquées par l’opposition pro-occidentale. La décision, le 28 novembre, du gouvernement de repousser jusqu’en 2028 la question de l’adhésion à l’Union européenne a mis le feu aux poudres, provoquant une vague de manifestations à Tbilissi et d’autres villes.

Les manifestations à Tbilissi

Arborant des drapeaux européens, des manifestants soufflaient lundi soir dans des trompettes et portaient des bannières avec des slogans anti-gouvernementaux, selon des reporters de l’Agence France-Presse. Des canons à eau ont été stationnés sur la place de la Liberté, à environ 500 mètres du Parlement.

Des manifestants devant le Parlement de Géorgie, à Tbilissi, le 8 décembre 2024.

Pendant la journée, la municipalité a terminé l’installation d’un sapin de Noël sur le trottoir en face du Parlement, là où se réunissent les protestataires. Elle a retiré des photos de victimes présumées de violences policières qui avaient été accrochées par des manifestants sur la structure métallique entourant le sapin.

Interventions policières

Le rassemblement a été dispersé par la police à coups de canons à eau et de gaz lacrymogène, tandis que certains manifestants ont tiré des feux d’artifice et jeté des pierres sur les forces de l’ordre.

Interpellations et répression

Selon le ministère de l’intérieur, plus de 400 manifestants ont été interpellés depuis le 28 novembre, la plupart pour désobéissance ou vandalisme, mais plus de 30 pour des délits tels qu’incitation à la violence. De multiples cas de violences policières contre des manifestants et des journalistes ont été documentés par des ONG et l’opposition, une répression dénoncée par les partenaires occidentaux de Tbilissi.

Lundi, le gouvernement britannique a condamné les scènes choquantes de violence à l’encontre des manifestants, annonçant suspendre tout programme de soutien à Tbilissi. Malgré ces condamnations, le gouvernement refuse de reculer. Ces derniers jours, le pouvoir a musclé sa rhétorique envers le mouvement, le premier ministre Irakli Kobakhidzé promettant d’anéantir ses détracteurs, qu’il accuse de libéralo-fascisme.

Les lois contestées

Le ministère de l’intérieur a annoncé avoir arrêté cinq personnes dans la ville côtière de Batoumi, en lien avec une manifestation qui s’y est tenue le 3 décembre. Elles sont accusées de violences et risquent deux ans de prison. Parmi elles se trouve un doyen d’université qui faisait partie d’un groupe ayant tenté d’accrocher une banderole soutenant le mouvement sur son établissement. Auparavant, la police avait perquisitionné plusieurs bureaux de partis d’opposition et arrêté au moins trois de leurs meneurs, dont le chef du parti Akhali Nika Gvaramia, battu et condamné à douze jours de prison.

Lois sur les ONG et les personnes LGBT

Au pouvoir depuis 2012, le gouvernement du parti dirigeant, Rêve géorgien, a adopté ces derniers mois des lois ciblant les ONG et les personnes LGBT, dénoncées comme liberticides par leurs détracteurs. L’opposition affirme que ces textes sont des copies de législations utilisées en Russie pour écraser la société civile et les voix dissidentes.

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