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Les PME françaises se retrouvent confrontées à un défi majeur face au changement climatique. Une enquête récente menée par BPI France met en lumière l’insuffisante préparation de ces entreprises aux impacts environnementaux.
Une sensibilisation insuffisante au changement climatique
Lors d’une enquête réalisée en mai, seulement 3% des entreprises prenaient en compte l’exposition au changement climatique dans le choix de l’implantation de leurs sites, loin derrière d’autres critères comme le foncier ou les compétences. Les résultats de la récente étude, publiée ce mardi, sont révélateurs : le taux de réponse le plus bas jamais enregistré, à seulement 0,6%. Parmi ceux qui ont répondu, 80% se disent familiers avec le concept d’adaptation, mais 68% estiment que ce sujet n’est pas prioritaire, et 57% pensent que leur entreprise n’est que faiblement exposée. De plus, seuls 16% ont effectué un diagnostic de vulnérabilité climatique, et seulement 12% ont mis en œuvre un plan d’adaptation.
Les risques climatiques en augmentation
Les cartes élaborées par BPI France montrent que plus de la moitié du territoire français est exposé à des risques tels que la sécheresse, les inondations ou le retrait des sols argileux. Ces menaces devraient s’aggraver d’ici 2030, avec une extension possible des feux de forêt au-delà du pourtour méditerranéen. Ces évolutions entraînent une raréfaction des ressources, notamment de l’eau, ce qui pourrait augmenter les coûts, diminuer la productivité des employés et dégrader le fonctionnement des infrastructures.
Des risques perçus comme lointains
Pour la majorité des dirigeants de PME et d’ETI, les risques liés au changement climatique semblent encore éloignés : 5% se sentent menacés aujourd’hui, 22% en 2030, et 47% en 2050. Cette perception les incite à ne pas agir, laissant ce sujet aux futurs dirigeants de l’entreprise, malgré les coûts et les dommages déjà réels. Ils sont également souvent inconscients des risques indirects, notamment au sein de leur chaîne d’approvisionnement.
Actions entreprises mais insuffisantes
Les dirigeants prennent certaines mesures, principalement pour économiser l’eau ou améliorer le confort des employés. Parmi les meilleures pratiques, 71% des répondants ont opté pour la climatisation, souvent critiquée pour son impact énergétique et son rôle dans le réchauffement climatique. De plus, 63% ont mis en place des aménagements des horaires de travail.
Le rôle des assureurs dans l’adaptation
Les dirigeants plus sensibilisés au changement climatique le sont souvent après avoir subi des dommages. Cependant, seulement 23% d’entre eux ont discuté de ce sujet avec leur assureur. Ce constat est surprenant, car les assureurs devraient être particulièrement intéressés par les mesures de prévention, le changement climatique affectant leur modèle économique à travers l’augmentation des sinistres.
De nombreux dirigeants estiment que les primes d’assurance devraient être ajustées en fonction des efforts d’adaptation réalisés, et 37% craignent de ne plus pouvoir s’assurer contre ces risques.
Un manque de ressources et de connaissances
Les dirigeants de PME sont souvent freinés par un manque de temps et de ressources financières, et 60% ne connaissent pas les dispositifs d’accompagnement disponibles. BPI France prévoit de lancer en 2025 un outil de diagnostic pour aider les entreprises à faire face à ces enjeux, en collaboration avec l’Ademe.
La prise de conscience des enjeux climatiques devrait croître à mesure que les sinistres se multiplient et que des réglementations strictes apparaissent dans l’écosystème des grandes entreprises.