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Dimitri Halby, ingénieur informatique originaire de Thiberville et désormais installé à Rouen, a su capter l’attention de plus d’un million de personnes sur Facebook grâce à son humour décalé sur les théories conspirationnistes. Sa page, « Complots faciles », utilise la satire pour aborder de manière ludique les idées complotistes qui circulent sur Internet.
La naissance d’une page satirique
« Si tu n’es pas un mouton, suis-nous. Nous sachons. » Cette phrase résume bien l’esprit qui règne sur sa page Facebook. Halby s’est lancé dans cette aventure après l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, fatigué des théories complotistes qui inondaient les réseaux sociaux. « J’en ai eu marre d’essayer d’argumenter. Je me suis fendu d’un texte satirique que j’ai eu envie de partager », explique-t-il.
Un regard bienveillant sur le conspirationnisme
Son intérêt pour le conspirationnisme ne date pas d’hier. Dans les années 1990, il s’intéressait déjà aux croyances autour des Illuminati et autres théories farfelues. « J’ai vu un ami partir complètement dans cet univers », raconte-t-il, évoquant des croyances comme celle des chemtrails, qui supposent que des substances sont répandues dans l’atmosphère pour contrôler la population.
Dimitri Halby choisit d’adopter une approche bienveillante. « Je pense qu’il faut essayer de comprendre le mode de pensée de l’autre et pousser le raisonnement jusqu’à l’absurde. J’ai de l’affection pour les conspirationnistes. Mes blagues sont noires mais jamais méchantes », explique-t-il. Il prévoit même un échange filmé avec une amie croyant que la Terre est plate.
Une communauté active et créatrice
La communauté de Halby est très engagée. Ses abonnés rivalisent d’esprit pour commenter ses publications, et il admet que leurs blagues sont souvent meilleures que les siennes. « Ce sont eux qui rendent la page aussi vivante », dit-il avec gratitude.
Les défis de la modération sur Facebook
Malgré son succès, Dimitri Halby doit faire face à la modération stricte de Facebook. « La modération ne comprend pas l’humour ni le second degré. J’ai droit à quatre suppressions de posts sur une année, à la cinquième ma page dégage. Je suis tout le temps sur le fil », avoue-t-il.
Un livre pour aller plus loin
Son travail a attiré l’attention des éditions Robert Laffont, qui ont publié son livre « Nous sachons » en octobre. Le sous-titre, « Les complotistes ne mentent pas, c’est la vérité qui se trompe », donne le ton de cet ouvrage qui vise à explorer les dérives du conspirationnisme à travers le prisme de l’humour.
Des ambitions pour l’avenir
Envisage-t-il de faire de l’humour sur les théories conspirationnistes son activité principale ? « J’adorerais que ça devienne mon activité principale », s’enthousiasme-t-il. Reste à lui de passer de la théorie à la pratique.