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L’avenir incertain des bases russes en Syrie après la chute d’Assad

by Sara
Syrie, Russie

L’avenir incertain des bases russes en Syrie après la chute d’Assad

Le régime du président déchu Bachar Al-Assad a fourni un terrain propice à l’influence russe en Syrie, évoluant jusqu’à la création de bases militaires aériennes et navales sur le territoire syrien. Au fil des années, Moscou s’est armée de l’argument que son déploiement en Syrie se faisait à la demande du gouvernement légitime, pour répondre à ceux qui critiquaient l’établissement de ces bases dans le pays.

Suite à la chute du régime et à la fuite d’Assad, l’attention s’est tournée vers les bases russes en Syrie, notamment avec le retrait par l’armée russe de certains équipements et personnel durant les premiers jours suivant l’arrivée des forces de la révolution syrienne à Lattaquié.

Carte des bases russes en Syrie : Hmeimim et Tartous

La base de Hmeimim

La base aérienne de Hmeimim, située dans la province de Lattaquié, est la plus importante parmi celles établies par Moscou en Syrie. Cette base a facilité les opérations militaires russes en Syrie et en Afrique.

Son établissement a été concrétisé par un accord signé entre Moscou et le régime d’Assad en août 2015, permettant à l’armée de l’air russe d’utiliser la base sans compensation et pour une durée indéterminée.

Des informations recueillies par Al Jazeera indiquent que la Russie a déployé plusieurs escadrons d’avions à Hmeimim, avec un pic d’activité militaire enregistré entre 2016 et 2019, période durant laquelle environ 35 avions de chasse tels que MiG-29, Soukhoï-27, Soukhoï-35 et Soukhoï-57 ont été basés sur place.

La base de Tartous

La base navale de Tartous est la seule que possède la Russie en dehors de ses frontières. Les circonstances de guerre en Syrie ont permis à Moscou d’acquérir ce port stratégique en Méditerranée, riche en ressources.

Un accord signé entre Moscou et Damas le 18 janvier 2017 a consacré la présence de la base à Tartous pour 49 ans, renouvelable, tout en prévoyant son expansion pour accueillir des porte-avions et des sous-marins nucléaires.

Une documentation du gouvernement russe stipule que cet accord permet à la base d’héberger jusqu’à 11 navires de guerre russes simultanément, tout en lui conférant une immunité totale aux lois syriennes.

La base de Qamichli

À la fin de 2019, la Russie a profité d’un redéploiement partiel des troupes américaines dans le nord-est de la Syrie pour établir une base d’hélicoptères à Qamichli. Environ 200 soldats ronds y sont stationnés avec des véhicules blindés et six hélicoptères de type Mi-8 et Mi-26, utilisés pour des patrouilles communes avec les Turcs le long de la frontière entre la Syrie et la Turquie.

Moscou a utilisé cette base, située dans des zones sous contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS) pour renforcer sa coordination avec Ankara.

Réorganisation des forces russes

Depuis le 9 décembre, les forces russes en Syrie ont commencé une opération de réorganisation. Des sources militaires confirment que des troupes ont été retirées de huit points dans la province de Quneitra, ainsi que de certains sites à Ayn Issa et dans la capitale Damas.

Actuellement, la présence militaire russe se limite principalement aux bases de Hmeimim, Tartous et Qamichli. Des images satellite récentes suggèrent que la Russie réduit son déploiement militaire, notamment par le désassemblage de parties du système de défense aérienne S-400 à Hmeimim.

Deux voies de négociation et un avenir incertain

Des sources proches de la nouvelle administration syrienne ont indiqué que la Russie a reçu des assurances préliminaires concernant la sécurité de ses bases militaires. Cependant, des barrages routiers ont été établis autour de la base de Hmeimim, sans perspective claire sur l’avenir de ces installations.

Le Kremlin a déclaré que le sort des bases militaires russes en Syrie est encore en discussion, et les échanges avec les responsables syriens se poursuivent.

Listes de terrorisme

Par ailleurs, des contacts entre des émissaires occidentaux et la nouvelle administration sont en cours, conditionnant la levée de la désignation de Hay’at Tahrir al-Sham sur la liste des organisations terroristes à la fermeture des bases russes en Syrie.

Alors que l’Ukraine a manifesté son intention de fournir à la Syrie des céréales, des efforts occidentaux se multiplient pour réduire l’influence russe dans la région. L’avenir de l’influence russe en Syrie est donc confronté à des défis considérables.

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